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  le blog labrousse.erick par : ERICK

Droit et Devoir de Mémoire deuxième guerre mondiale 1940 1945 LUTTER CONTRE LA RÉHABILITATION DE VICHY OU DE SON ADMINISTRATION DE L ÉTAT FRANÇAIS

La Ministre de l'Education oublie la Revolution Nationale et le regime de Vichy en rendant hommage à Jean Zay

La Ministre de l'Education oublie la Revolution Nationale et le regime de Vichy en rendant hommage à Jean Zay
La Ministre de l'Education oublie la Revolution Nationale et le regime de Vichy en rendant hommage à Jean Zay
Attention la Ministre de l 'Éducation falsifie l'histoire dans le nouvel observateur sur Jean Zay et elle oublie volontairement que ce Ministre de la 3 République fut le créateur du festival de Canne
Elle oublie que l’Éducation Nationale sous vichy était dévouée a la Révolution Nationale
Quand Vichy réorganisait la science française...
histoire - par Nicolas Chevassus-au-Louis dans mensuel n°372
Malgré les pénuries et l'isolement, les scientifiques travaillent d'arrache-pied dans les laboratoires de la France occupée. Le régime de Pétain enrôlera les plus dociles et restructurera l'effort public. Sait-on qu'un tiers de nos grands organismes de recherche sont nés sous Vichy ?
Rutabagas, semelles en bois et rationnement... Qui donc avait encore le coeur à se soucier de science, en France, sous l'Occupation ? Et pourtant, les chercheurs n'ont pas déserté leurs laboratoires entre 1940 et 1944. À la faculté des sciences de Paris, on ne soutient certes qu'une quarantaine de thèses par an, moitié moins qu'avant-guerre. Mais de quelle qualité ! Un certain Jacques Monod, biologiste, qui sera récompensé d'un Nobel en 1965, soutient sa thèse en 1941 ; malgré les lois antisémites, un jeune mathématicien juif, Laurent Schwartz, fait de même en 1943, sept ans avant d'obtenir la prestigieuse médaille Fields. C'est aussi la période où, dans les laboratoires de Rhône-Poulenc, le biologiste Bernard Halpern, juif lui aussi, met au point le premier médicament anti-histaminique, l'Antergan, pionnier d'une famille de molécules appelées à connaître une belle carrière. Sous Vichy, la recherche française pratiquait-elle donc le science as usual ?
On pourrait le penser au vu de la production scientifique prolifique de certains chercheurs durant cette époque troublée. Dans ses Mémoires, Louis Néel, Nobel de physique 1970, s'attaque ainsi à « la légende selon laquelle rien de bon en physique n'a été fait pendant l'Occupation ». Il y oppose les quelque 40 publications et brevets de son groupe pendant la guerre, période durant laquelle débute la construction du centre de recherche sur le magnétisme de Grenoble, qu'il dirigera toute sa vie. En biologie, 25 articles paraissent entre 1941 et 1944 sous la signature du microbiologiste André Lwoff. Et, en 1945, le biologiste Antoine Lacassagne, de l'Institut du radium, lui-même auteur de 31 études entre 1940 et 1945, s'excuse de « ne pouvoir donner qu'un aperçu d'ensemble de la centaine de travaux publiés en moins de cinq ans ». Explication a posteriori du principal collaborateur de Lacassagne à partir de 1941, Raymond Latarjet : « Malgré les restrictions [...], on travaillait avec ardeur dans cet Institut du radium [...]. La guerre favorisait même le travail, en supprimant tout divertissement, et en donnant à ceux qui ne combattaient pas la notion que ce travail devenait pour eux un double devoir. »
L'« ardeur » rend sans doute plus facile à supporter les innombrables difficultés matérielles de l'époque. Les pénuries frappent particulièrement les laboratoires. Le Pyrex, qu'utilisent les chimistes pour souffler leur verrerie, devient fragile à cause du manque de bore qui entre dans sa composition. Le platine, catalyseur de nombreuses réactions chimiques, fait défaut. Les biologistes peinent à nourrir les animaux sur lesquels ils font des expérimentations. Les généticiens de l'Institut de biologie physico-chimique, qui étaient parvenus à importer 50 kilogrammes de sucre roux de Martinique pour nourrir leurs mouches drosophiles, doivent affronter la fureur des femmes de service, indignées qu'on gaspille ainsi une denrée des plus rares. Autre problème : l'isolement des chercheurs français. Les revues scientifiques anglo-saxonnes n'arrivent plus, les revues allemandes, très importantes en chimie et en physique, ne sont livrées qu'au compte-gouttes. La participation aux congrès internationaux devient impossible, et les communications au sein même du pays, coupé en deux zones, sont difficiles. « Nous avons pratiquement travaillé en circuit fermé pendant cinq ans, sans contact avec l'extérieur », se souvient Louis Néel dans ses Mémoires.
Quelques nouvelles de la science étrangère arrivent cependant par le Bulletin analytique du CNRS. Animé par le minéralogiste Jean Wyart, le service de documentation du CNRS a en effet réussi à organiser une contrebande des revues scientifiques étrangères, notamment anglo-saxonnes. Le personnel de ce service épluche les précieux Journals et publie dans le Bulletin les titres traduits des articles, accompagnés d'un résumé succinct. Les chercheurs peuvent ensuite se procurer une copie microfilmée des articles qui les intéressent. Succès fulgurant : les tirages de 1944 du Bulletin analytique rivalisent avec ceux des prestigieux Comptes rendus de l'Académie des sciences.
Jean-Pierre Ingrand en fut l'un des acteurs. Grâce aux témoignages de JeanLouis Vigier, du général Revers, de Parodi et de Frédéric Joliot-Curie (qu'il avait aidé en 1940 à mettre le radium français à l'abri des Allemands) thèse utilisée par les Pétainistes pour se blanchir , ce nouveau proscrit est remis en liberté provisoire le 8 août suivant. L'affaire sera finalement classée le 27 mai 1947. L'instruction lui a reproché son avancement exceptionnel, son titre de second de Brinon et son rôle dans l'arrestation d'un réseau de résistants en juillet 1942. Mais on ne lui accorde qu'une fonction d'intermédiaire dans l'affaire de la Section spéciale, et les témoignages de Vigier, de Revers et de Joliot-Curie furent déterminants.
Plusieurs conseillers d'Etat, qui digèrent mal cette issue conciliante, s'efforcent de la remettre en question. Le 30 juillet 1947 une nouvelle procédure et un mandat d'arrêt sont lancés grâce à de nouveaux documents, provenant des archives allemandes de l'hôtel Majestic, et donnant des précisions sur sa collaboration avec les Allemands après l'évasion de prisonniers communistes du camp de Châteaubriant. Dirigeant alors à Paris une société d'importation de coton, Jean-Pierre Ingrand décide de fuir en Suisse. Puis en Argentine. Dans ce pays sûr qui n'a pas de convention d'extradition avec la France, la Banque de Paris et des Pays-Bas (très active, pendant l'Occupation, dans le financement des entreprises françaises travaillant pour l'Allemagne) lui a trouvé un emploi: la direction de l'une de ses filiales la Compagnie financière des chemins de fer de Santa Fe. Une nouvelle vie. Son procès vient tardivement. Le 6 novembre 1948, il est acquitté. Cas rarissime d'acquittement par contumace. C'est l'époque des conciliations: I'année suivante, René Bousquet, chef de la Police de Vichy, sera relevé de ses condamnations, pour faits de résistance...
L'« anti-France » écartée
Le régime pétainiste saura, lui aussi, s'appuyer sur l'« ardeur » afin de mobiliser, pour ses objectifs, la recherche française. Qui aurait pu s'en douter ? En juillet 1940, les hommes de Vichy n'ont pas de projet scientifique pour la France. Ils s'unissent plutôt dans une détestation du passé et de ce Front populaire qui vient de créer, en 1939, le CNRS. L'organisme, dirigé par deux hommes de gauche, est conçu par ses fondateurs comme le bras scientifique de l'État au service de la Défense nationale. Dans cette tâche, il ne se fera pas que des amis dans les laboratoires des facultés, jaloux de leur indépendance.
Sitôt la défaite consommée et le gouvernement de Pétain installé, une partie de la recherche fera les frais de l'épuration de l'appareil d'État entamée par le régime. L'« anti-France » syndicalistes, militants de gauche, étrangers récemment naturalisés, Juifs et francs-maçons sera écartée de la fonction publique, et notamment des universités. Selon les pointages de l'historien Claude Singer, 126 Juifs, 40 opposants politiques dont le physicien Paul Langevin et 27 francs-maçons sont révoqués des universités françaises entre 1940 et 1941, soit environ 12 % du corps enseignant. Certains bannis partent en exil lire ci-contre « Le refuge américain ». D'autres trouvent refuge dans l'industrie. D'autres enfin profitent, pour un temps, de bourses que le CNRS conserve le droit d'accorder aux chercheurs indésirables. Mais, à la rentrée de 1942, le Commissariat général aux questions juives supprime les bourses aux 21 scientifiques juifs qui en bénéficiaient encore. Plusieurs chercheurs de renom, arrêtés parfois jusque dans leurs laboratoires, périront dans les camps nazis.
Vichy réprime. Il va également administrer. Dès l'été 1940, le carburant, les moyens de chauffage, le ravitaillement manquent, et le gouvernement se demande comment passer l'hiver. La recherche peut aider à résoudre ces problèmes, avancent alors à Vichy ceux que l'on appellera bientôt les « technocrates ». Qui sont-ils ? Des hommes pour qui la Révolution nationale est un « ferment du progrès technique », « l'insertion du futur dans le présent », comme l'écrit un de leurs éminents représentants, le secrétaire d'État à la Production industrielle Jean Bichelonne. Jeunes, souvent diplômés des grandes écoles, familiers de la haute administration ou dirigeants d'entreprises, les technocrates veulent moderniser le pays en mobilisant la recherche scientifique. Ils se donnent carte blanche. Il n'y a plus de contrôle parlementaire et l'occupant allemand se montre relativement indifférent à ces questions. À Berlin, en effet, on est fort d'une écrasante supériorité scientifique : entre 1919 et 1939, Allemands et Autrichiens remportent 9 prix Nobel de chimie, 7 de biologie et 6 de physique. La France est pâlichonne avec ses 5 lauréats, et l'occupant en est bien conscient : en 1941, les autorités d'occupation transmettent au ministère de l'Éducation du Reich à Berlin le décret de réorganisation du CNRS français, accompagné d'un laconique et condescendant : « Les intérêts allemands ne sont pas touchés. Il n'y a pas d'objection à faire. »
Mobilisation scientifique
Les hommes de Vichy peuvent alors transformer à leur guise le CNRS honni en pourvoyeur de moyens et de méthodes de ravitaillement. Cap sur la recherche appliquée. Le nouveau patron de l'organisme, Charles Jacob, géologue et politiquement conservateur, vante le concret des travaux du Centre lors des conseils d'administration : un nouveau procédé de filtration de l'air pour les moteurs Diesel des trains le 7 octobre 1941 ; la génétique du topinambour le 11 février 1942 ; la congélation de la viande et des légumes le 12 octobre 1943, etc. Ces rapports donnent lieu à des rapprochements qui paraissent aujourd'hui comiques : à la séance du 12 décembre 1941, les administrateurs approuvent l'octroi de 12 000 francs à l'abbé Breuil, professeur au Collège de France, pour « lui permettre de faire exécuter des relevés de peintures et de gravures à la caverne de Lascaux », qui vient d'être découverte. Juste après, les mêmes votent une subvention deux fois supérieure à un professeur de la faculté des sciences de Clermont-Ferrand pour « des travaux de jardinage nécessités par les recherches sur la pomme de terre » !
La mobilisation scientifique voulue par les technocrates ne se limite pas au recentrage du CNRS. Chaque ministère, ou presque, se dote de ses propres organismes de recherche. La Santé avec l'Institut national d'hygiène en 1941 lire ci-contre l'interview de Jean-François Picard ; les Colonies avec l'Office scientifique de recherches coloniales en 1943 ; l'Agriculture avec le Service de recherche agronomique en 1943. Le ministère de l'Industrie se distingue par un certain jusqu'auboutisme : il crée le Centre national d'étude des télécommunications le 4 mai 1944, puis l'Institut français du pétrole sept jours après le débarquement de Normandie ! Chaque fois, l'objectif est le même : mobiliser les chercheurs pour trouver des solutions aux pénuries et pour moderniser l'industrie.
Une figure se détache de cet establishment scientifique qui prospère sous l'Occupation : Alexis Carrel, médecin et physiologiste. Aussi brillant qu'arrogant, Carrel n'a que des ennemis, ou presque, dans les cercles scientifiques français. Il a fait toute sa carrière aux États-Unis, où il a même reçu son prix Nobel de 1912. Pourtant, en février 1941, Carrel revient en France. Vichyssois, il se laisse convaincre de lancer ce projet qu'il avait évoqué dans son best-seller, L'Homme cet inconnu, en 1935 : créer un « Aristote composite », un centre pluridisciplinaire où une « élite » chercherait à résoudre les problèmes humains, tous les problèmes humains, en faisant en sorte que les hommes et la société se conforment aux lois scientifiques supposées régir la vie. Sont ainsi convoquées, pêle-mêle, la médecine, la biologie, l'anthropologie ou l'économie, au service d'un idéal de régénération de la société française : « Il faut remplacer la démocratie par la biocratie, la science de l'homme », écrit Carrel à son frère en 1938.
Continuité à la Libération
Ce projet rejoint celui du nouveau régime. Vichy s'inquiète de la mauvaise santé de la population française, vante la natalité, fait l'éloge des mères, veut réconcilier la communauté nationale en supprimant les classes sociales. Dotée d'un budget annuel de 40 millions de francs soit plus de la moitié de celui du CNRS !, la Fondation française pour l'étude des problèmes humains FFEPH se met à l'oeuvre en 1942. Nommé « régent » de la Fondation, Carrel entreprend de recruter quelque 250 chercheurs. Mais, malgré l'argent qui coule à flots, c'est l'échec. Miné par la maladie qui l'emportera un an après, Carrel avoue en 1943 que la Fondation ne compte pas plus de deux douzaines de vrais scientifiques : parmi eux, le sociologue Jean Stoetzel qui innove en appliquant la technique du sondage d'opinion à l'étude des causes de la dénatalité française, l'architecte Le Corbusier, le futur prix Nobel d'économie Maurice Allais ou encore la jeune pédiatre Françoise Dolto. Ces célébrités ne tireront par la suite nulle gloire de ce passage à la Fondation.
Tentons un bilan. La frénésie scientifique de Vichy a-t-elle porté ses fruits en découvertes sonnantes et trébuchantes ? Difficile à dire, la période de la guerre n'ayant pas été assez longue pour que les travaux engagés alors puissent trouver leurs applications. En tout cas, l'oeuvre réformatrice de Vichy en matière de sciences ne sera pas remise en question à la Libération. Frédéric Joliot, nommé directeur du CNRS le 20 août 1944, en pleine insurrection de Paris, vante ainsi l’œuvre de son prédécesseur Charles Jacob, qu'il associe au nouveau comité directeur du Centre. Louis Lumière prôna les recherches scientifiques dans les camps de concentration et cela sera évoqué lors de l’édition des billet de 200 franc pour rendre un hommage aux frères Lumière. Auguste et Louis Lumière reçurent tous deux la décoration de la Francisque.
En 1995, pour la célébration du centenaire de l'invention du cinéma, la Banque de France voulut honorer les frères Lumière en imprimant et="_blank" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_de_France">le nouveau billet de 200 FF à leur effigie.L'affaire du projet d'impression de billets de 200 FF à l'effigie des frères Lumière fit grand bruit dans la presse24 : cette impression fut alors annulée par la Banque de France. Le billet sortit finalement à l'effigie de Gustave Eiffel. Rien de ta>el n'advint 17 ans plus tard, en2012, lorsque les frères Lumière furent choisis pour représenter Rhône-Alpes sur la pièce de 10 € en argent éditée par la Monnaie de Paris, au sein de la collection « Les Euros des Régions »
Louis Lumière s'implique fortement dans le soutien au régime fasciste italien. En effet, le gouvernement fasciste veut lutter contre la prédominance du cinéma américain et il organise pour le quarantième anniversaire de l'invention du cinéma, le 22 mars 1935, un grand gala auquel assiste en personne Louis Lumière. Ce jour-là, Louis dédicace sa photo : « À son Excellence Benito Mussoliniavec l'expression de ma profonde admiration. » Cette photo et cette dédicace sont publiées en page 3 d'un ouvrage édité à cette occasion, par l'Imprimerie nationale italienne. Il associe son frère Auguste dans « la vive gratitude » qu'il exprime à l'égard des organisateurs fascistes de cette assemblée et dans ce même ouvrage, émanant du secrétariat des Groupes Universitaires Fascistes, il évoque « l'amitié qui unit nos deux pays et qu'une communauté d'origine ne peut manquer d'accroître à l'avenir19. »
Le 15 novembre 1940, il écrit, dans Le Petit Comtois : « Ce serait une grande faute de refuser le régime de collaboration dont le maréchal Pétain a parlé dans ses admirables messages. Auguste Lumière, mon frère, dans des pages où il exalte le prestige incomparable, le courage indompté, l'ardeur juvénile du Maréchal Pétain et son sens des réalités qui doivent sauver la patrie, a écrit : « Pour que l'ère tant désirée de concorde européenne survienne, il faut évidemment, que les conditions imposées par le vainqueur ne laissent pas un ferment d'hostilité irréductible contre lui. Mais nul ne saurait mieux atteindre ce but que notre admirable Chef d'État, aidé par Pierre Laval qui nous a donné déjà tant de preuves de sa clairvoyance, de son habileté et de son dévouement aux vrais intérêts du pays. » Je partage cette manière de voir. Je fais entièrement mienne cette déclaration. »
Toutes les institutions scientifiques créées par l'État français sont conservées par le gouvernement provisoire. Même la FFEPH, dissoute à la Libération, devient, dès 1945, un Institut national des études démographiques INED, qui existe toujours ; l'ORSC devient l'Orstom, puis l'actuel Institut de recherche sur le développement IRD en 1998 ; le Service de recherche et d'exploitation agronomique donne naissance à l'Institut national de recherche agronomique INRA en 1946. Le CNET ne devient France Télécom recherche et développement qu'en 1998. Quant à l'Institut français du pétrole, il existe toujours. Une continuité que l'on retrouve dans d'autres domaines. « Les hommes de Vichy travaillaient beaucoup et leur oeuvre législative est solide, même si elle était faite au service d'objectifs contestables », remarque l'historien Marc-Olivier Baruch. Au total, le tiers des actuels organismes publics de recherche a été créé par Vichy. Une filiation à l'évidence difficile à assumer : à en croire les historiques qui figurent sur leurs sites, l'Institut de la science et de la recherche médicale a été fondé en 1964, et l'Institut de recherche sur le développement en 1998 ! Vichy est bel et bien « un passé qui ne passe pas », comme aime à le dire l'historien Henri Rousso.
Savants sous l'Occupation. Enquête sur la vie scientifique française entre 1940 et 1944 paraît début février aux éditions du Seuil. Nicolas Chevassus-au-Louis, auteur de cet ouvrage, y dresse le portrait de 12 scientifiques, tous représentatifs, à un titre ou à un autre, de cette sombre période. Des célébrités : Frédéric Joliot, incarnation de la fausse résistance française à l'occupant, qui a cependant accueilli dans son laboratoire des chercheurs allemands. Des inconnus, aussi, tel Raymond Croland, thésard en microbiologie, mort en déportation à l'âge de 32 ans. L'ouvrage est riche de documents inédits, notamment des archives de l'épuration du CNRS, jamais ouvertes jusqu'alors.
Maurice Bouvier-Ajam donnait l’impression d’avoir accompli beaucoup de choses avant la guerre en établissant des réseaux, en proposant des consultations, en lançant des recherches et en publiant abondamment. Portant sur cette période un regard rétrospectif, bien des années plus tard, il se disait fier d’avoir pris le risque de rassembler « des personnalités des diverses écoles corporatistes » dans le but audacieux de parvenir à « l’unification sur l’essentiel ». Même si « la confrontation des tendances ne fut pas pleinement assumée », l’opération n’en eut pas moins pour résultat une base doctrinale nettement affinée. Aux yeux d’un de ses adversaires, Alexandre Parodi, devenu ministre du Travail en 1944, jusqu’en 1940 l’action de l’Institut « n’eut qu’une ampleur relative ». Quoi qu’il en fût, la guerre obligea l’institution à fermer ses portes en 1939. Selon Bouvier-Ajam, ce fut Pétain lui-même qui la ressuscita. « Au lendemain de l’armistice », précise une version semi-officielle, « le Maréchal voulut bien s’intéresser personnellement à cet organisme, dont il connaissait l’activité antérieure ».
Le directeur de l’I.E.C.S. laissait entendre qu’il connaissait personnellement Pétain. Le ministre du Travail rapporta par la suite qu’il était entré en relation avec le Maréchal par l’entremise de « certaines personnalités acquises aux doctrines corporatives », qui étaient aussi membres de l’entourage de Pétain, en particulier Henri du Moulin de Labarthète, chef de son cabinet civil, et le colonel Gaston Cèbe, ce dernier étant un spécialiste des questions sociales et ouvrières, rattaché au cabinet à plusieurs reprises. Même si, plus tard, leurs relations se tendirent, à la fois parce qu’ils se disputaient les ressources et la reconnaissance sociale et parce que des divergences théoriques les opposaient, dans un premier temps Bouvier-Ajam put aussi compter sur la neutralité bienveillante de deux corporatistes proches de Cèbe et inconfortablement logés dans l’orbite de Laval, Jean Paillard, militant d’Action française, et Marcel Rouaix, un idéologue doublé d’un pragmatiste ayant fait ses classes dans l’industrie alimentaire; ces deux hommes jouèrent ensemble un rôle primordial dans la rédaction des toutes premières chartes corporatives
L’I.E.C.S. s’assura publiquement, en juin 1941, le « haut patronage » de Pétain – denrée rare et donc précieuse sur le marché symbolique – plusieurs mois avant la promulgation de la Charte du Travail, pivot institutionnel et idéologique de la doctrine sociale du Maréchal. Une note qu’avait préparée son cabinet en mars 1942 promettait à l’I.E.C.S. « tout l’argent qui lui serait nécessaire », arguant du fait qu’« il n’y a pas actuellement de propagande plus urgente que celle qui peut être faite en faveur de la Charte du Travail et de la Corporation ». A l’origine, Bouvier-Ajam reçut, semble-t-il, plus de 3 millions de francs, versés directement par la trésorerie de Pétain (6 millions par an, à en croire le témoignage souvent bien informé, mais diablement tendancieux de Jean Paillard).
Bouvier-Ajam tirait une immense satisfaction de cette légitimation idéologique et institutionnelle. Le ton sur lequel il s’adressait à la nation était aussi triomphant que pouvait être obséquieux celui sur lequel il s’adressait à Pétain – présenté comme un très zélé apôtre du bien public. L’Institut, expliquait son directeur, « eut la joie de retrouver sa doctrine dans les principes énoncés au lendemain de la défaite par le maréchal Pétain. De paria l’Institut devenait précurseur. Il est toujours dur d’avoir raison en de pareilles circonstances; certes, nous n’avions pas souhaité une telle confirmation, mais les faits sont là, la France est à reconstruire ». Le Maréchal était un « SAUVEUR » envoyé par la Providence, que « nous n’aimerons jamais assez »; dans La Légion, dans le Bulletin d’informations corporatives et dans les publications internes de l’I.E.C.S., Bouvier-Ajam alimentait infatigablement le culte de « notre chef ». « A son tour, le Maréchal nous crie : “Qui m’aime me suive !” Nous l’aimons, suivons-le ». Mais il se plaisait aussi à inverser légèrement le rapport de dépendance : « Comme nous ! Comme nous ! Le Maréchal nous fait l’immense honneur de nous dire qu’il pense comme nous »
Le 21 janvier 1942, anniversaire de l’exécution de Louis XVI, un auditoire de plus de 2 000 personnes écouta Georges Lamirand, secrétaire général à la Jeunesse – intendant de l’avenir –, célébrer l’inauguration du nouvel I.E.C.S. Bouvier-Ajam s’entoura d’une pléiade d’éminents personnages (où les femmes brillaient par leur absence). Olivier-Martin, juriste et historien de l’organisation corporative, présidait le conseil supérieur, assisté par deux vice-présidents, Georges Blondel, professeur au Collège de France, où Bouvier-Ajam avait brièvement travaillé pour lui, et Alfred Rolland, architecte de profession et collaborateur de la première heure de l’I.E.C.S. Parmi les membres du comité de patronage figuraient plusieurs hommes d’affaires corporatistes, deux rejetons de la famille La Tour du Pin, porte-drapeau de la bannière doctrinale, le duc de Lévis-Mirepoix, historien et futur académicien, et Sacha Guitry, le spirituel écrivain, membre de l’Académie Goncourt et surtout du Comité d’organisation des entreprises de spectacle fondé en 1941 par Vichy. Parmi les enseignants et les collaborateurs aux périodiques et autres publications de l’I.E.C.S., entre autres, on trouvait des professeurs aussi distingués que l’économiste François Perroux, le juriste Maurice Duverger, scrupuleux exégète des mesures autoritaires et antisémites de Vichy, mieux connu par la suite en tant que journaliste du centre gauche qui collabora au Monde après la guerre, et un jeune espoir des milieux politiques et administratifs, qui devait détenir un portefeuille ministériel de second plan sous la IVe République, avant d’être plusieurs fois ministre, notamment de l’Intérieur en 1968, sous le général de Gaulle, Raymond Marcellin Ce nouveau baptême de l’Institut consacrait l’apothéose de son directeur, Bouvier-Ajam.
Dans les rapports interministériels, les représentants du gouvernement mettaient surtout en avant la mission de propagande de l’I.E.C.S. Animé par la conviction qu’il était désormais légitimement habilité à parler au nom du Maréchal sur les questions ayant trait au corporatisme, Bouvier-Ajam nourrissait de plus vastes ambitions, ou alors il prenait le terme propagande dans une acception plus large. « Je savais l’œuvre hautement nationale accomplie par l’Institut avant la guerre » avait écrit Pétain au directeur. Il partageait sa certitude « que l’Organisation Professionnelle Corporative permettra seule l’instauration d’un ordre stable et juste, indispensable à la prospérité et à la grandeur de la France ». Habilement aiguillé par Bouvier-Ajam, le Maréchal le pressa de développer de nouvelles élites mixtes, ce qui était précisément dans les intentions du directeur – « la formation d’élites patronales, artisanales, ouvrières et paysannes possédant un idéal de fraternité française, une même conception de la structure des communautés de travail, du rôle et de la condition des diverses catégories de producteurs ». Le directeur de l’I.E.C.S. chercha même à faire sentir son influence à un niveau encore plus élevé et plus audacieux. A la différence de nombreux vichystes, il plaçait la mission corporative au cœur même de la « Révolution nationale », pour la mise en œuvre de laquelle il était mandaté par le Maréchal. L’Institut présiderait conjointement à la mise au monde d’institutions et à la formation d’individus, fournissant ses « conseil[s] aux groupements professionnels désireux de mettre en pratique les principes de collaboration sociale et d’organisation confraternelle mis en valeur par les messages du Chef de l’État ». Au cours des premières semaines de sa nouvelle existence, l’Institut, à en croire Bouvier-Ajam, fut lourdement sollicité par des groupes professionnels précorporatifs, des organismes gouvernementaux et des instituts étrangers de science corporative. Son directeur cherchait, ni plus ni moins, à « obtenir l’audience totale du pays »
Installé boulevard Saint-Germain, avec une annexe dans un hôtel particulier de la rue de Lille, l’I.E.C.S. proposait un programme fort complexe de formation, consultation, propagande et recherche, dont nous ne savons pas grand-chose. Combien de ces branches prirent réellement forme ? Combien d’étudiants s’inscrivirent ? De quels milieux venaient-ils ? Pris ensemble, les cours, touchant quasiment toutes les sciences sociales, devaient démontrer l’affirmation inexorable de la solution corporative, problématiquement et historicisant certaines questions. Un cours préparatoire (71 heures de conférences et 43 heures de travaux pratiques) était destiné « à initier aux études corporatives les jeunes gens et les travailleurs n’ayant pas fait d’études secondaires ». Traitant la France depuis la corporation médiévale jusqu’à la Charte du Travail, ces cours abordaient « l’économie générale et corporative », la législation sociale (soulignant « son harmonisation humaine et économique dans une organisation corporative »), et les principes de la doctrine corporative, dont la conclusion, intitulée « nécessité de la corporation », s’achevait par un énigmatique « éloge du militarisme ». Raymond Marcellin assurait le cours concernant « les institutions politiques, économiques et sociales », tandis que Philippe Ariès, « licencié d’Histoire et de Géographie », sympathisant de l’Action Française, qui allait devenir un des plus grands historiens français après la guerre, tout en restant jusqu’à son entrée à l’E.H.E.S.S. à la fin de sa carrière hors des structures de l’Éducation nationale, enseignait « l’histoire et la géographie sociale de la France » et « les grandes étapes de la pensée française »
Proposant un cursus de deux ans, l’École des hautes études corporatives, dirigée par Robert Guillermain, le plus grand exégète de La Tour du Pin, accueillait des bacheliers. Le programme de la première année comprenait l’histoire des corporations françaises, l’économie générale et corporative, « L’État et la Corporation », une des grandes préoccupations théoriques des corporatistes, et l’organisation professionnelle, un cours dans lequel Marcellin traitait les grands débats du moment : les comités d’organisation, la Charte du Travail et « la Corporation : problèmes pratiques, réalisations actuelles ». En deuxième année, à côté des cours de base de BouvierAjam sur les doctrines et de Jean Daujat sur la « philosophie sociale », les étudiants rencontraient quelques-uns des plus brillants esprits du monde corporatif et paracorporatif : L. Baudin, G. Blondel, F. Olivier-Martin et Brethe de la Gressaye. C.-J. Gignoux, ministre éphémère dans les années 1930, puis « patron des patrons » comme président de la Confédération Générale de la Production française de 1936 à 1940, participait au cours d’économie générale et corporative.
Louis Salleron, juriste et spécialiste de l’agriculture corporative, animait un Cours Supérieur, sorte de troisième année de perfectionnement, débouchant sur trois diplômes spécialisés dans les études corporatives, sociales ou artisanales. Les étudiants pouvaient suivre des cours sur littérature corporative, « droit naturel et droit laborique », « économie corporative rationnelle », les encycliques, artisanat et art, « problèmes familiaux » et statistique. Georges Chaudieu, ancien artisan boucher, s’occupait des travaux pratiques. Firmin Bacconnier, expert économique de l’Action Française, inculquait « les principes d’économie nationale ». Plus inattendu, Jean Paillard, militant corporatiste ancré à Vichy et adversaire affiché de Bouvier-Ajam à partir de 1943 sinon avant, disposait d’une chaire à l’Institut et professait un cours consacré « aux éléments d’économie coloniale », notamment aux expériences du corporatisme colonial. L’École des hautes études artisanales, dont la mission était de former le personnel administratif de l’artisanat, s’adressait « aussi bien aux jeunes intellectuels qu’aux travailleurs manuels », reflétant ainsi la vision que nourrissait Bouvier-Ajam quant à la nature hybride du monde du travail régénéré selon les principes de la Révolution nationale. En première année les étudiants retrouvaient Marcellin, Chaudieu, Guillermain et nombre de spécialistes de la « législation artisanale » et de l’histoire des métiers. En seconde année, ils approfondissaient leur connaissance de la « doctrine et économie artisanales », de la gestion des petites et moyennes entreprises, du droit artisanal et de la formation professionnelle, Chaudieu prenant en charge les travaux dirigés.
Recoupant en partie le programme de l’École des hautes études, un Cours Social devait former sur deux ans des « cadres d’esprit social » et des « ingénieurs sociaux », non pas des rêveurs-tyrans à la Saint-Just, mais des gestionnaires des ressources humaines, des thuriféraires de « la collaboration sociale », des gardiens de « l’ordre social nouveau », chargés de réaliser la promesse faite par Pétain dans son discours de Commentry, par laquelle il s’était engagé à exorciser la cruauté du capitalisme sans nuire à la primauté de l’efficacité économique, en greffant la « réalité humaine » sur la « réalité économique ». Un historien et ancien militant cégétiste et socialiste, Georges Lefranc, enseignait l’histoire des « faits sociaux », pendant que son collègue Pierre Marty analysait « les fonctions économiques et sociales des cadres ». Salleron était responsable du Collège paysan dont la mission était de fournir une formation « professionnelle et corporative » aux futurs dirigeants de l’agriculture
Bouvier-Ajam établit des comités spécialisés afin de faciliter l’effort de propagande. Fort habilement, il voulait atteindre les enseignants et autres personnes cultivées qui n’étaient pas familiarisées avec la question corporative, mais qui par leur position étaient susceptibles d’influencer un grand nombre de gens dans leur entourage. Il espérait « les intéresser à l’œuvre nationale de relèvement professionnel ». Une Union corporative, un bureau des « études pratiques » composé de spécialistes appartenant aux mondes de l’industrie, du commerce, de l’agriculture et de l’artisanat, recrutés principalement dans les syndicats, ainsi que des « techniciens de la doctrine corporative », se tenaient prêts à donner des conseils et un élan organisateur. Bouvier-Ajam rêvait de faire des corporations, et pas seulement d’enseigner le corporatisme. Un « Service des Consultations et du Contentieux corporatifs », dirigé par F. Bacconnier, était censé conseiller et aider « des particuliers et des groupements [...] dans leurs efforts constructifs en faveur de l’institution corporative ». Les « Services extérieurs » de l’Institut, sous l’égide de R. Marcellin, mettaient au point des cours par correspondance visant « non seulement le public des provinces, mais aussi les camps de prisonniers ». Le grand public pouvait s’abonner aux Feuillets de Documentation pratique qui « exposent clairement et sobrement toutes les grandes réformes économiques et sociales ». L’I.E.C.S. publiait un mensuel intitulé Le Corporatisme (qui prit ensuite, semble-t-il, le nom de L’Organisation corporative), alors qu’un Bulletin d’informations corporatives paraissait deux fois par mois, voire plus à l’occasion, proposant un mélange de nouvelles et d’annonces, d’aphorismes de Pétain et d’extraits de ses discours, de détails législatifs et administratifs, de vignettes historiques, d’analyses doctrinales, de résumés des publications de l’I.E.C.S. et d’exhortations stéréotypées. Vantant les mérites du Collège d’études syndicales et corporatives, le Bulletin appelait les jeunes travailleurs de tous les milieux à se sous-traire à l’isolement qu’imposait « le capitalisme tout-puissant », afin de saisir l’opportunité de développement organique et de mobilité que leur offrait l’école de l’I.E.C.S. De façon plus générale, il ressassait la prise de conscience que le pétainisme était censé avoir provoquée : « Maintenant vous comprenez que la lutte des classes est stérile et de toute votre âme vous aspirez à un régime nouveau qui vous donne enfin la place à laquelle vous avez droit ».
La rédaction incitait les lecteurs du Bulletin à lui écrire, pour savoir comment constituer un centre de propagande en faveur de la Révolution nationale dans leur région. Le fascicule faisait connaître l’itinéraire des représentants de Bouvier-Ajam, dont la tâche était de sillonner le pays pour établir des clubs locaux appelés Centres d’action corporative et sociale, étroitement liés à l’organisation-mère à Paris, mais encouragés à prendre des initiatives en matière de conseil, de diffusion de la propagande, ainsi que de recrutement et formation des cadres. R. Marcellin inaugura un de ces centres en Auvergne à la fin du mois de juillet 1942. Au cours d’un périple à travers toute la Provence, pendant l’été 1942, le secrétaire général de l’I.E.C.S., André Giraud, aida à lancer plusieurs Centres d’études corporatives et sociales, qui paraissaient être autant de variations sur ce même thème. Ce fut la ville de Lyon qui hébergea le Centre d’études provincial le plus actif, d’où l’on vit un véritable réseau de filiales à travers lequel circulaient les conférenciers et la documentation de l’I.E.C.S.
Vichy ou le bouleversement des politiques éducatives
En 1940, alors que s’installe le gouvernement de Vichy, le général Pétain a l’intention
dans une démarche de collaboration avec l’Allemagne de révolutionner le pays. Sa quête
nécessite alors de nombreux changements d’un point de vue économique, politique, social…
pour le pays. Cette transformation passe alors bien entendu par une modification de
l’enseignement.
A) Ministère et organisation politique de l’Éducation nationale
L’enseignement primaire laïc est dénoncé sous le régime de Vichy. Accusés de la défaite
de la France par la « démoralisation » du pays, le Maréchal Pétain a alors pour objectif de le
surveiller et de le contrôler. Pour cela, il a besoin d’un gouvernement fort et d’hommes au
ministère de l’Éducation nationale capables de révolutionner l’enseignement par leurs
propositions de loi. Pourtant, entre 1939 et 1944, ce poste sera sans cesse remanié, changeant
au grès des périodes scolaires d’appellation.
Ce tableau présente ces différents hommes politiques ainsi que leur appellation :
Noms des ministres Date de mandat appellation
Delbos Yvon 5 juin 1940 au 16 juin 1940 Ministre de l'Éducation nationale
Rivaux Georges 16 juin 1940 au 12 juillet 1940 Ministre de l'Éducation nationale
Mireaux Emile Bernard 12 juillet 1940 au 6 septembre 1940 Secrétaire d'État de l'Instruction publique et
des Beaux-arts
Borotra Jean 8 août 1940 au 12 avril 1942 Commissaire général à l'Éducation physique et
aux Sports
Ripert Georges 6 sept. au 13 décembre 1940 Secrétaire d'État de l'Instruction publique et
de la Jeunesse
Chevalier Jacques 14 décembre 1940 au 24 février 1941 Ministre de l'Éducation nationale
Carcopino Jérôme 25 février 1941 au 18 avril 1942 Secrétaire d'État de l'Instruction nationale et
de la Jeunesse
Bonnard Abdel 18 avril 1942 au 20 août 1944 Ministre - secrétaire d'État de l'Éducation
nationale et de la Jeunesse9
En effet, tantôt rattaché aux Beaux-Arts tant
En effet, tantôt rattaché aux Beaux-Arts tantôt associés aux sports et à la jeunesse, ce
ministère voit en 5 ans défiler plus d’une dizaine d’hommes politiques. Certains marquent
leur mandat en instituant des lois qui bouleversent l’éducation, d’autres restent plus discrets,
mais finalement chacun d’entre eux ne reste à son poste que quelques mois. Tous, en tant que
membres du gouvernement seront à la Libération poursuivis, pour certains acquittés pour
leurs actions de résistance menées par la suite.
Tous ces ministres ont des idées bien différentes sur l’éducation et vont défendre et
imposer chacun, des mesures particulières.
Tout d'abord, M. Rivaud et M. Ripert s’attachent surtout à l’ordre public. Rivaud, premier
ministre de l’Éducation nationale de Vichy, est très proche du maréchal, mais est aussi obsédé
par la menace allemande. Il sera par conséquent vite écarté sous pression des Allemands.
M. Ripert quant à lui, participe activement à la réorganisation de l’Instruction publique :
suppression des écoles normales, introduction dans les programmes de la morale, révocation
d’instituteurs francs-maçons… Lui aussi, écarté, c’est Jacques Chevalier qui est promu au
poste. Cet homme hautement croyant tente d’instaurer, dans l’éducation, une politique
cléricale pourtant, l’opposition est trop forte et il doit se retirer du gouvernement. À sa suite
est choisi un homme plus modéré et dont les références universitaires ne sont plus à faire,
l’historien Jérôme Carcopino. Il met alors en place des mesures plus réalistes et réalisables. Il
supprime les écoles normales primaires et fait intégrer les écoles primaires supérieures à
l’enseignement secondaire en les transformant en collèges modernes. Des bases solides sont
alors jetées pour son successeur Abel Bonnard. Cet homme politique, très vite rapproché des
mouvements d’extrême droite, ne continuera pourtant pas cette transformation de l’école, la
jugeant non prioritaire.
À présent, nous pouvons nous intéresser à la manière dont tous ces hommes ont pu
diffuser les décisions ministérielles. À une époque où les postes de radio, les journaux sont
rares et très surveillés ; comment le ministère de l’Éducation nationale pouvait-il émettre ses
choix de changements puis s’assurer de leurs correctes applications ? Il faut tout d'abord
savoir que tous les changements étaient édités sous la forme de lois ou de décrets. Ceux-ci
étaient alors bien entendu publiés au Bulletin officiel, mais pour un maximum de diffusion, ils
étaient également envoyés au préfet de chaque département. Ces hommes de l’administration
française jouaient alors un rôle prépondérant. En effet, ils étaient en constante communication
avec le gouvernement. Ils avaient pour mission à la fois d’informer les autorités supérieures, 10
de tout ce qui se passait, notamment l’état d’esprit de la population, mais aussi en retour de
diffuser les décisions ministérielles aux personnes de leur territoire concernées.
Ainsi, chaque loi est envoyée par courrier au préfet.
L’idée de l’Éducation par Jean Zay est loin de cette mascarade qui sera maintenue par la suite a la libération
La Ministre de l'Education oublie la Revolution Nationale et le regime de Vichy en rendant hommage à Jean Zay
La Ministre de l'Education oublie la Revolution Nationale et le regime de Vichy en rendant hommage à Jean Zay
La Ministre de l'Education oublie la Revolution Nationale et le regime de Vichy en rendant hommage à Jean Zay
La Ministre de l'Education oublie la Revolution Nationale et le regime de Vichy en rendant hommage à Jean Zay
La Ministre de l'Education oublie la Revolution Nationale et le regime de Vichy en rendant hommage à Jean Zay
La Ministre de l'Education oublie la Revolution Nationale et le regime de Vichy en rendant hommage à Jean Zay
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