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  le blog labrousse.erick par : ERICK

Droit et Devoir de Mémoire deuxième guerre mondiale 1940 1945 LUTTER CONTRE LA RÉHABILITATION DE VICHY OU DE SON ADMINISTRATION DE L ÉTAT FRANÇAIS

Le conseil national de Vichy 1940

Le conseil national de Vichy 1940
Le conseil national de Vichy 1940
Le conseil national de Vichy 1940
Le conseil national de Vichy 1940
Marine Le Pen choque en déclarant que « la France n’est pas responsable » de la rafle du Vél’ d’Hiv

La candidate du FN, opposée à la « repentance », a tenu ces propos vingt-deux ans après un discours historique de Jacques Chirac reconnaissant la responsabilité de la France.

Le Procès de Papon contredit les paroles de Marine Lepen étant juge pour complicité de crime de l’humanité par un jury populaire L'Etat français est bien coupable et confirmait par le vote des pelins pouvoirs a Petain le 10 juillet 1940

Le Conseil national est une assemblée consultative créée le  par le gouvernement de Vichy, en France, à l'initiative de Pierre-Étienne Flandin. Il s’agit d’une « vaste cellule de réflexion du Régime de Vichy destinée à rechercher les moyens d’améliorer la situation précaire dans laquelle se trouve le pays après la défaite » de 1940. Le régime de Vichy, qui avait mis un terme à la démocratie et au parlementarisme, a cherché une forme de représentation pour remplacer le suffrage universel égalitaire. La crise du 13 décembre 1940 entre le chef de l'État, le maréchal Pétain, et le vice-président du Conseil Pierre Laval entraîne une volonté de rallier les élites politiques du pays au gouvernement de Vichy, notamment dans la zone occupée, où Laval bénéficie du soutien des Allemands et de la presse parisienne. Les nouvelles autorités ont pu également chercher à présenter un « visage politique plus décent » aux démocraties anglo-saxonnes. Cette recherche aboutit à l'annonce par Flandin, le 22 janvier 1941, de la création d'une « assemblée consultative », avec une première liste de conseillers nationaux faisant la part belle aux parlementaires et aux hommes d'affaires. Toutefois, sous la pression de l'amiral Darlan, Flandin démissionne le 9 février 1941. Nommé à sa place, Darlan modifie le projet initial, en revenant notamment sur la suppression de l'indemnité de fonction. Le Conseil national etait  prévu une chambre de 200 membres désignés par le chef de l'État et une autre de 300 membres dont la moitié serait également choisie par le chef de l'État, et l'autre moitié élue par les assemblées provinciales, parmi les anciens combattants, les pères de famille nombreuses et des représentants de groupements professionnels et autres unités organiques « réelles ».

C'est une assemblée mixte, où voisinent des parlementaires et des conseillers socio-professionnels. Elle est composée de 213 conseillers : 77 parlementaires - 28 sénateurs et 49 députés - et 136 représentants des élites sociales, économiques et culturelles. Un peu plus de 10 % des parlementaires disponibles y siègent, mais ils représentent presque un tiers du conseil

 

 

 

Bernard Gèze écrit à son sujet : Le pire des pignoufs, le dictateur féroce, le maître incomparable, suivant les opinions de ses détracteurs ou de ses thuriféraires (les "Jacobites"), Jacob n'a laissé aucun géologue indifférent devant lui pendant les années de son règne en Sorbonne. Pour ma part, si je n'ai guère eu à l'apprécier favorablement, je lui ai cependant toujours reconnu de très grandes qualités professorales.
À côté du rapport Jacob de 1940
Note sur la question juive au CNRS, de novembre 1941. Elle éclaire l’un des aspects les plus dramatiques de son administration. On y voit Charles Jacob tenir une comptabilité funeste et noter à propos du personnel administratif : « Il n’y a, du reste, plus de juif chez nous. » Sur le même registre, le dernier document présenté permet d’entendre le lourd silence de Louis de Broglie (prix Nobel de physique 1929) lors d’un conseil d’administration du CNRS en mai 1942. Sans protester, il verra Charles Jacob assurer lors de cette séance que, « d’ores et déjà, en zone occupée, il a été mis fin à toutes les désignations d’aide techniques dont la qualité de non-aryen a été nettement établie ». On comprend mieux ainsi que le héros français de la mécanique quantique se soit vu reprocher, après guerre, la passivité de son comportement durant l’Occupation. Sitôt la défaite consommée et le gouvernement de Pétain installé, une partie de la recherche fera les frais de l'épuration de l'appareil d'État entamée par le régime. L'« anti-France » syndicalistes, militants de gauche, étrangers récemment naturalisés, Juifs et francs-maçons sera écartée de la fonction publique, et notamment des universités. Selon les pointages de l'historien Claude Singer, 126 Juifs, 40 opposants politiques dont le physicien Paul Langevin et 27 francs-maçons sont révoqués des universités françaises entre 1940 et 1941, soit environ 12 % du corps enseignant. Certains bannis partent en exil lire ci-contre « Le refuge américain ». D'autres trouvent refuge dans l'industrie. D'autres enfin profitent, pour un temps, de bourses que le CNRS conserve le droit d'accorder aux chercheurs indésirables. Mais, à la rentrée de 1942, le Commissariat général aux questions juives supprime les bourses aux 21 scientifiques juifs qui en bénéficiaient encore. Plusieurs chercheurs de renom, arrêtés parfois jusque dans leurs laboratoires, périront dans les camps nazis.
Vichy réprime. Il va également administrer. Dès l'été 1940, le carburant, les moyens de chauffage, le ravitaillement manquent, et le gouvernement se demande comment passer l'hiver. La recherche peut aider à résoudre ces problèmes, avancent alors à Vichy ceux que l'on appellera bientôt les « technocrates ». Qui sont-ils ? Des hommes pour qui la Révolution nationale est un « ferment du progrès technique », « l'insertion du futur dans le présent », comme l'écrit un de leurs éminents représentants, le secrétaire d'État à la Production industrielle Jean Bichelonne. Jeunes, souvent diplômés des grandes écoles, familiers de la haute administration ou dirigeants d'entreprises, les technocrates veulent moderniser le pays en mobilisant la recherche scientifique. Ils se donnent carte blanche. Il n'y a plus de contrôle parlementaire et l'occupant allemand se montre relativement indifférent à ces questions. À Berlin, en effet, on est fort d'une écrasante supériorité scientifique : entre 1919 et 1939, Allemands et Autrichiens remportent 9 prix Nobel de chimie, 7 de biologie et 6 de physique. La France est pâlichonne avec ses 5 lauréats, et l'occupant en est bien conscient : en 1941, les autorités d'occupation transmettent au ministère de l'Éducation du Reich à Berlin le décret de réorganisation du CNRS français, accompagné d'un laconique et condescendant : « Les intérêts allemands ne sont pas touchés. Il n'y a pas d'objection à faire. »
Mobilisation scientifique
Les hommes de Vichy peuvent alors transformer à leur guise le CNRS honni en pourvoyeur de moyens et de méthodes de ravitaillement. Cap sur la recherche appliquée. Le nouveau patron de l'organisme, Charles Jacob, géologue et politiquement conservateur, vante le concret des travaux du Centre lors des conseils d'administration : un nouveau procédé de filtration de l'air pour les moteurs Diesel des trains le 7 octobre 1941 ; la génétique du topinambour le 11 février 1942 ; la congélation de la viande et des légumes le 12 octobre 1943, etc. Ces rapports donnent lieu à des rapprochements qui paraissent aujourd'hui comiques : à la séance du 12 décembre 1941, les administrateurs approuvent l'octroi de 12 000 francs à l'abbé Breuil, professeur au Collège de France, pour « lui permettre de faire exécuter des relevés de peintures et de gravures à la caverne de Lascaux », qui vient d'être découverte. Juste après, les mêmes votent une subvention deux fois supérieure à un professeur de la faculté des sciences de Clermont-Ferrand pour « des travaux de jardinage nécessités par les recherches sur la pomme de terre » !
La mobilisation scientifique voulue par les technocrates ne se limite pas au recentrage du CNRS. Chaque ministère, ou presque, se dote de ses propres organismes de recherche. La Santé avec l'Institut national d'hygiène en 1941 lire ci-contre l'interview de Jean-François Picard ; les Colonies avec l'Office scientifique de recherches coloniales en 1943 ; l'Agriculture avec le Service de recherche agronomique en 1943. Le ministère de l'Industrie se distingue par un certain jusqu'auboutisme : il crée le Centre national d'étude des télécommunications le 4 mai 1944, puis l'Institut français du pétrole sept jours après le débarquement de Normandie ! Chaque fois, l'objectif est le même : mobiliser les chercheurs pour trouver des solutions aux pénuries et pour moderniser l'industrie.
Une figure se détache de cet establishment scientifique qui prospère sous l'Occupation : Alexis Carrel, médecin et physiologiste. Aussi brillant qu'arrogant, Carrel n'a que des ennemis, ou presque, dans les cercles scientifiques français. Il a fait toute sa carrière aux États-Unis, où il a même reçu son prix Nobel de 1912. Pourtant, en février 1941, Carrel revient en France. Vichyssois, il se laisse convaincre de lancer ce projet qu'il avait évoqué dans son best-seller, L'Homme cet inconnu, en 1935 : créer un « Aristote composite », un centre pluridisciplinaire où une « élite » chercherait à résoudre les problèmes humains, tous les problèmes humains, en faisant en sorte que les hommes et la société se conforment aux lois scientifiques supposées régir la vie. Sont ainsi convoquées, pêle-mêle, la médecine, la biologie, l'anthropologie ou l'économie, au service d'un idéal de régénération de la société française : « Il faut remplacer la démocratie par la biocratie, la science de l'homme », écrit Carrel à son frère en 1938.
Par un arrêté du 8 août 1940, pris à Vichy par le secrétaire d’État à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts émile Mireaux, Charles Jacob « est nommé, à titre provisoire, administrateur du Centre National de la Recherche Scientifique » avec « autorité de Directeur du Centre National – Section Recherche pure – et de Directeur du Centre National – Section Recherche appliquée ». La mission qui lui est dévolue consiste à « établir, pour le Ministre de l’Instruction Publique, un rapport sur la situation administrative et financière du Centre, et de proposer toutes mesures concernant l’utilisation du personnel, du matériel et des crédits ». Sa nomination prend effet le 11 août 1940.Le nouvel administrateur du CNRS s’atèle immédiatement à sa tâche : il consulte Aimé Cotton, Émile Borel, Léon Perrier, s’entretient au siège du CNRS avec Georges Jamati, Gabrielle Mineur, rencontre Pierre Auger, Frédéric Joliot, visite des laboratoires à Paris, Meudon, Ivry. Il se rend également dès le mois de septembre 1940 à Vichy, où il participe à plusieurs réunions houleuses sur le sort du Centre. Après quatre mois de travail, pendant lesquels il s’est consacré à la fois à la gestion de l’organisme et à la rédaction de son rapport, Charles Jacob remet au nouveau ministre, Georges Ripert, une étude détaillée qui conclut à la nécessité de maintenir et de développer le CNRS : « Méthodiquement dirigé, charpenté et discipliné, ce qui n’est nullement incompatible avec la véritable indépendance scientifique, il peut à sa place et dans le travail, collaborer au relèvement de la patrie ». Les recommandations qu’il y fait sont en partie reprises dans la loi du 10 mars 1941 qui réforme l’organisation de l’établissement public. Charles Jacob est officiellement nommé au poste de directeur le 22 avril 1941, une fonction qu’il quitte à regret à la Libération, en août 1944.
C’est sur les débuts de cette période difficile de l’histoire du CNRS que nous nous proposons de revenir ici. Qui était réellement Charles Jacob ? Pourquoi le gouvernement de Vichy a-t-il choisi ce professeur de géologie, académicien depuis 1931, pour remplacer Jean Mercier, un directeur désigné moins de deux mois auparavant et dont la fidélité lui était acquise ? Quelle était son opinion sur le Centre et comment a-t-elle évolué ? L’étude d’archives conservées à l’Académie des Sciences et jusqu’alors inexploitées permet de lever un coin du voile. Charles Jacob a gardé à la tête du CNRS les habitudes du géologue, arpenteur infatigable toujours muni d’un carnet et d’un crayon. Il a, au fil des ans, rempli des centaines de pages de notes. Raturées, barrées, fléchées en tout sens, certaines sont illisibles. D’autres sont en revanche d’une grande clarté : elles permettent de mieux comprendre la vie du CNRS sous l’Occupation et de pénétrer la personnalité de son directeur
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Charles Jacob n’a jamais fait mystère de son opposition à l’organisation de la recherche inspirée par Jean Perrin dans les années 1930. Nommé en 1938 membre du Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSRS), il marqued’emblée son désaccord avec une instance qui « n’a jamais rien exprimé du tout » et n’est qu’une énième manifestation du « virus démocratique » dont la France souffre depuis 1936. Il déplore par-dessus tout la mainmise qu’y exercent son créateur et ses amis, la « bande à Perrin ». Lors de la session du 2 au 5 mars 1938 du CSRS, il participe à une passe d’armes qui ne fait que confirmer ses opinions : « Déjà le matin […] il y a des incidents de séance et des éclats de voix. Je m’y mêle, peut-être un peu trop ; mais comme il n’y a pas lieu d’oublier les réactions du dehors, peut-être est-il bon de faire sentir que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Il quitte la réunion complètement désabusé : « Le passé continue. Que dire à ces gens qui ne veulent rien entendre ? ». Jean Perrin a « trop d’amis » dans le milieu scientifique pour que ses détracteurs puissent faire entendre leurs voix et Charles Jacob n’a pas « l’oreille de la grande table », ainsi que le remarque un de ses collègues, Charles Marie, au sortir de la réunion. « Et comment ! », lui répond le géologue.
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Celui-ci a cependant des idées précises sur ce que devrait être la recherche en France. Il les rédige en détail lors d’un séjour à Mont-Louis, dans les Pyrénées-Orientales, où il s’est réfugié en juillet 1940 après la débâcle. « La croisade de Jean Perrin » n’a abouti qu’à l’instauration d’une « république des camarades » et à la fondation d’un organisme, le CNRS, « indépendant du Directeur de l’Enseignement supérieur », dominé par deux directeurs, géré avec « deux budgets réunissant 110 millions ! », et finalement dirigé « d’une manière plus ou moins occulte par Jean Perrin (sous Léon Blum, c’était un sous-secrétaire d’État et ça voulait le rester !) ». Résultat : « l’accroissement des frais généraux », « une grosse administration autonome », « pas de coordination » et « des doubles emplois »… bref, « tout est à recharpenter ».
8Comment ? En rendant à César ce qui, selon Charles Jacob, lui appartient : la recherche doit retourner à l’Enseignement supérieur, qui gérait les laboratoires bien avant la création des « multiples comités » et d’un établissement indépendant comme le CNRS. Il esquisse déjà une organisation d’ensemble : « à côté du directeur de l’Enseignement supérieur, et sous ses ordres, on pourrait avoir un service réduit au point de vue administratif, s’occupant de la distribution de l’argent à la recherche ». Et les laboratoires n’appartenant pas à l’Université ? « Que leurs Ministères les dotent (ils l’ont toujours fait plus ou moins) […] On demandera toutefois une liaison interministérielle de responsables, qui évitera les doubles emplois et ventilera, renforcera les crédits au mieux du rendement ». Et les disciplines nouvelles ? « Créons alors des labos nouveaux ; outillons-les, mais rattachons-les administrativement à des organismes existants (Facultés, Collège de France qui est fait pour cela, Muséum, etc.). Une direction administrative autonome de la recherche autrement que pour dépenser des crédits est un leurre qui engendre le désordre et prête aux combines ».
Charles Jacob souhaite en fait revenir à un âge d’or mythique de la recherche qu’il évoque avec nostalgie : « à cela, on objecte qu’on va tuer l’indépendance, l’originalité et favoriser les excès des patrons avisés. Ce n’est qu’en partie vrai. Le vieux savant autoritaire, ankylosé ? Les chapelles ? Les « Écoles », soit… Cependant, souhaitons d’en avoir comme au bon vieux temps. Une Inspection générale surveillerait l’indépendance, l’originalité du travail, etc. Toute organisation humaine a des inconvénients. Choisir celle qui a les moindres ». Dans son esprit, le bon vieux temps est celui de « Pasteur et tant d’autres ». De même, pour les recherches appliquées, Charles Jacob estime que les méthodes anciennes ont fait leurs preuves : « Si l’industriel, si l’État, si la Guerre par exemple, veulent s’en donner la peine, ils finiront bien par atteindre l’homme ou le laboratoire qui peut les aider. Combien, en dehors de ma compétence personnelle, en ai-je orienté, en physique, en minéralogie, en chimie, etc. […] L’organisation des Universités avec les concours matériels qu’elles peuvent accepter, soit de l’État, soit de l’Industrie privée, est assez souple pour permettre cela ». En somme, « point n’est besoin d’un organisme central de la recherche »..

 

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