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  le blog labrousse.erick par : ERICK

Droit et Devoir de Mémoire deuxième guerre mondiale 1940 1945 LUTTER CONTRE LA RÉHABILITATION DE VICHY OU DE SON ADMINISTRATION DE L ÉTAT FRANÇAIS

Pompidou et la collaboration à l'action

Pompidou et la collaboration à l'action
Pompidou et la collaboration à l'action
Pompidou et la collaboration à l'action
Pompidou et la collaboration à l'action

 

Les grands inconnus de l’histoire 
Georges Albertini, "l’ex-collabo" qui conseillait Pompidou… et d’autres

La Tribune propose cet été de rendre justice à des figures historiques qui ont joué un rôle important mais méconnu. Aujourd’hui, Georges Albertini, l’homme politique socialiste et pacifiste avant la Seconde Guerre mondiale, passé à l’extrême-droite et engagé dans la collaboration.

 

Cet homme est une énigme. Sa carrière aurait dû s’arrêter en 1945 pour des faits graves de collaboration... Elle se poursuivra jusqu’au début des années 1980 en raison d’un savoir-faire indiscutable dans l’art de la manipulation et de la guerre psychologique.

 

Homme de l’ombre, très proche du patronat, soutenu financièrement par la puissante fédération de la métallurgie - notamment sa branche parisienne, le Groupement des industries métallurgiques (GIM) -, Georges Albertini a chuchoté à l’oreille des puissants, y compris des présidents de la République, pendant près de 40 ans. Anticommuniste viscéral, il a distillé ses conseils à qui voulait l’entendre : socialistes, libéraux, gaullistes... Sur fond de guerre froide, cet homme aux multiples réseaux et aux méthodes « originales » va se rendre indispensable auprès de nombreux dirigeants économiques et politiques soucieux de contrer la « menace communiste ou gauchiste ».

 

Georges Albertini, né en 1911 dans un foyer modeste, est devenu professeur d’histoire et géographie. Avant la Seconde Guerre mondiale, il est socialiste (SFIO), pacifiste et membre de la CGT. Après sa démobilisation, en 1941, il est persuadé que Hitler a gagné la guerre et que le chef de l’Allemagne est le seul à pouvoir sauver l’Europe de l’Union soviétique de Staline. Il devient en 1942 le second de Marcel Déat en occupant les fonctions de secrétaire administratif du très collaborationniste Rassemblement national populaire (RNP). Très engagé contre la Résistance, il sera aussi l’un des recruteurs de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme.

La guerre n'étant pas encore finie, comme le relèvera Tony Judt dans Un passé imparfait, cet exemple de l'épuration doit alors apparaître autant, sinon plus, comme un acte de guerre que de réparation intellectuelle. Mais paradoxalement, ce cas Brasillach, fasciste de la plus belle facture et dont la condamnation à mort ne semblait pas devoir heurter la volonté de renouveau démocratique, allait provoquer une fracture parmi ses accusateurs. Car il y avait, derrière ce procès, les fantômes des intellectuels tués et torturés : Saint-Pol-Roux en juin 1940, Jacques Decour, Georges Politzer, fusillés au Mont-Valérien en mai 1942, Max Jacob, mort à Drancy en mars 1944, Benjamin Crémieux, mort en déportation à Buchenwald, Robert Desnos, mort au camp de Terezin, Marc Bloch, assassiné, et Jean Prévost, alias capitaine Goderville, tué, les armes à la main, dans le Vercors le 1er août 1944.

Fallait-il pour autant exécuter Brasillach, se demandent certains,qui pourtant le vouaient aux gémonies ? Ils sont nombreux, pourtant farouches adversaires politiques, à demander sa grâce : François Mauriac, Colette, Paul Valéry, Jean Cocteau, Jean Paulhan, Jean Anouilh, Jean-Louis Barrault ou Charles Dullin. Albert Camus, bien que méprisant l'auteur des Sept Couleurs, mais philosophiquement opposé au principe de la peine de mort, apposera finalement lui aussi sa signature à la pétition qui réclame la grâce du condamné. Claude Mauriac, fils de François et alors secrétaire du général de Gaulle, avait rédigé une première mouture de la demande de grâce : « Il est terrible,écrivait-il, de faire tomber une tête pensante, même si elle pense mal. Car qui connaît l'avenir d'un poète ? »Le texte, jugé trop littéraire, se réduira à l'argument que, le père de Brasillach étant tombé en 1915 sous l'uniforme français, cela devait constituer une circonstance atténuante. Ces arguments ne convainquirent pas le général de Gaulle qui, dans ses Mémoires, écrira : « Dans les lettres, comme en tout, le talent est un titre de responsabilité. »
Pour les écrivains de droite, l'application de cette justice jugée expé­ditive traduit la mainmise du clan résistant, et notamment du Parti communiste, sur le pouvoir. Aux yeux de certains comme Marcel Aymé, qui défendra Céline et Maurice Bardèche, beau-frère de Brasillach et lui aussi fasciste convaincu, dans leurs démêlés judiciaires, le climat d'après-guerre devient délétère : « Il règne dans les lettres un ton prudent, feutré, cafard et baise-cul, fleurant la ligne patriotique, le cabinet noir, l'antichambre ministérielle et la sacristie révolutionnaire. »Dans la nouvelle ère ouverte par la guerre froide, la question du « droit à l'erreur »pour les écrivains, comme le plaidait Jean Paulhan, est rapidement obsolète : Jean-Paul Sartre, au demeurant résistant discret, redé­finit en effet les termes du débat. L'acte d'écrire, sous peine de n'être qu'un « infâme bavardage »,doit, selon lui, être un engagement. On sait que les années 1950 seront le théâtre d'autres dévoiements intellectuels mettant désormais le monde culturel face à ce que Sartre désignait par le choix à faire entre « réalisme politique et moralisme » .

Mais une grande partie de ceux qui demandèrent sa liberation étaient détendeur de la FRANCISQUE

Le 25 Août 1944,

parmi les badauds, il aperçoit pour la première fois, le Général de Gaulle, qui descend en cortège les Champs-Élysées. Peu après, son ami René Brouillet (auquel il a écrit son désir de coopérer à quelque titre que ce fut) le fait nommer chargé de mission au cabinet du Général, pour faire la liaison avec l'Education nationale. Georges Pompidou a démenti lui-même la légende selon laquelle le Général aurait demandé un "agrégé sachant écrire". Chargé également de l'Information, Pompidou aura à s'occuper de la création de plusieurs journaux, dont le Monde. Il lui arrive aussi de rédiger des notes pour de Gaulle, à la place de Brouillet, surchargé de travail. A cette époque, il tente vainement, par estime intellectuelle, de sauver Brasillach. Avec le soutien de beau frère et de son neveu


 


 

Maurice BARDECHE

Né à Dun-sur-Auron dans le Berry, le 1er octobre 1907, Maurice Bardèche est issu d'une famille modeste — son père est un petit fonctionnaire local —, plutôt républicaine et anticléricale4. Pur produit de l'élitisme républicain, il obtient, après son certificat d'études au lycée de Bourges, une bourse afin de poursuivre ses études, puis entre en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand. Il y rencontre un groupe d'étudiants, dont Jacques Talagrand (plus connu sous son pseudonyme de Thierry Maulnier), Pierre Frémy, Pierre Vivien, José Lupin, Paul Gadenne, et son futur beau-frère, Robert Brasillach, avec lequel il se lie d'une amitié définitive. En 1928, il est admis — 13e sur 295 — à l'École normale supérieure, où il a pour condisciples la philosophe Simone Weil, qu'il surnommait « la Vierge rouge »,Claude Jamet, Jacques Soustelle (alors antifasciste), Roger Vailland et Georges Pompidou.

Reçu à l'agrégation de lettres en 1932, il enseigne ensuite à la Sorbonne. Validée en 1940, sa thèse s'intitule La formation de l’art du roman chez Balzac jusqu’à la publication du Père Goriot (1820-1835). Il en tirera une biographie de cet auteur, Balzac romancier. Il continue d'enseigner à la Sorbonne, puis à l'université de Lille à partir de 1942.

Dans les années 1930, il collabore aux revues qu'animent Brasillach et Maulnier (1933, 1934, 1935), essentiellement dans le domaine artistique, où il assure la chronique picturale et littéraire. De 1936 à 1939, il se rend plusieurs fois en Espagne et écrit avec Brasillach une Histoire de la guerre d'Espagne. Séduit par la Phalange espagnole de José Antonio Primo de Rivera, il prend parti pour le fascisme.

Durant la guerre, hormis quelques articles sur l'art dans Je suis partout, il se consacre essentiellement à son œuvre littéraire, étant spécialiste des écrivains du xixe siècle. À laLibération, arrêté car proche de Brasillach, il est vite relâché, alors que son beau-frère est fusillé. Dans sa chronique « Bardèche, maman, la bonne et moi », Patrick Besson écrit :

« Il entra dans la Collaboration après la Libération, ce qui était pousser loin l'anticonformisme ».

Radié de l'enseignement national, il ne peut plus donner de cours que dans des écoles privées, jusqu'à l'intervention de Georges Pompidou dès son électio. Désormais, il s'attachera à réhabiliter l'œuvre et diffuser les écrits de Brasillach7,8.

Dans sa Lettre à François Mauriac9 (1947), pamphlet vendu à 80 000 exemplaires10, s'il défend l'idée de « collaboration» et les fonctionnaires nommés par Vichyremet en cause la « légalité » de la Résistance et critique les excès de l'« épuration permanente», il exprime ses réserves sur la création et les méthodes de la Milic.

Dans Nuremberg ou la Terre promise, publié en octobre 1948 et tiré à 25 000 exemplaires, il plaide en faveur de l'Allemagne nazie, contestant aux Alliés le droit légal et moral de juger les dirigeants du IIIe Reich pour des actes qu'ils avaient « peut-être » commis, et exprime des thèses négationnistes dont les arguments deviendront des classiques de la négation de la Shoah :

« Si la délégation française trouve des factures de gaz nocifs, elle se trompe dans la traduction et elle cite une phrase où l'on peut lire que ce gaz était destiné à “l'extermination”, alors que le texte allemand dit en réalité qu'il était destiné à “l'assainissement”, c'est-à-dire à la destruction des poux dont tous les internés se plaignaient en effet [...]. Il résulte clairement des pièces du procès que la solution du problème juif, qui avait eu l'approbation des dirigeants nationaux-socialistes, consistait uniquement en un rassemblement de Juifs dans une zone territoriale qu'on appelait la réserve juive : c'était une sorte de ghetto européen, une patrie juive reconstituée à l'Est, c'était cela que prévoyaient les instructions connues des ministres et des hauts fonctionnaires, et c'était cela seulement. [...] Et nous n'avons pas le droit d'en conclure davantage que le national-socialisme aboutissait nécessairement à l'extermination des Juifs : il proposait seulement de ne plus les laisser se mêler à la vie politique et économique du pays, et ce résultat pouvait être obtenu par des méthodes raisonnables et modérées. Sommes-nous pas victimes d'une propagande dont les effets peuvent être un jour terriblement préjudiciables au peuple français ?»


 

Ce qui lui vaut saisie et procès : après maintes tergiversations de la justice, Bardèche est condamné à un an de prison ferme et 50 000 francs d'amende pour « apologie de crimes de guerre » et le livre interdit à la vente. Il récidive dès 1950 avec Nuremberg II ou les Faux-Monnayeurs, où il s'appuie sur les thèses de Paul Rassinier. Incarcéré à Fresnes pendant trois semaines en juillet 1954, il est amnistié par le président de la République René CotyIl racontera les difficultés de sa famille et son incarcération (ainsi que celle de sa femme, Suzanne), sur un ton mi-humoristique, mi-dramatique, dans Suzanne et le taudis (1957).

Plus encore que défendre Brasillach, il veut aussi diffuser ses idées fascistes et antisémites, ce qui l'amène à participer au Mouvement social européen, qui se veut une « Internationale fasciste ». À Malmö, en mai 1951, au congrès de ce mouvement, qui réunit entre autres, à l'initiative des Suédois et notamment de Per Engdahll'Anglais Oswald Mosley, l'ItalienErnesto Massi, l'Allemand Karl Ernst Priester et le Français René Binet (avec lequel il ne s'entendra cependant pas), il conduit la délégation française et reçoit pour tâche de fédérer les divers groupes français.

Cette entreprise dépasse toutefois Bardèche, qui n'est pas un « organisateur », encore moins un « meneur d'hommes », et qui s'avère plus à son aise dans la polémique Après avoir fondé Les Sept Couleurs, maison d'édition publiant ses livres et ceux d'autres intellectuels fascistes, il fonde Défense de l'Occident, revue « discrètement raciste et ultra-occidentale» qui sera un « lieu de rencontre » de l'extrême droite de 1952 à 1982.

 

 

Il s'est distingué par ses références fréquentes au jacobinisme et à la Révolution française, et se rendait chaque année au Mur des Fédéréspour déposer une gerbe en souvenir de la Commune de Paris

Le 12 septembre 1998, une messe est célébrée à sa mémoire selon le rite tridentin en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris, qui réunit plusieurs figures de l'extrême droite française, de Pierre Sidos à Henry Coston, et des continuateurs des thèses de l'écrivain comme Pierre Guillaume. Jean-Marie Le Pen salue, dans Français d'abord, le « prophète d'une renaissance européenne qu'il espéra longtemps », « un grand écrivain et un historien d'avant-garde ».

 

 

Lors du procès Garaudy, le 8 janviert 1998, le président Montfort, interrogeant Pierre Guillaume, éditeur de La Vieille Taupe, lui a demandé : « Et l'ouvrage de Maurcie Bardèche, Nuremberg ou la terre proimise, qu'en pensez-vous? » C'est un livre qui a fait date, en effet, quoi qu'on en ait. Nombreux ceux qui le citent mais rares ceux qui le possèdent dans leur bibliothèque. Nous allons vous permettre de combler cette lacune. P. Guillaume a répondu : « A l'exception d'une phrase, je pourrais signer le livre de Bardèche. » Disons qu'à l'exception de quelques phrases, nous pourrions faire de même. Dans ce livre d'une extraordinaire lucidité, Bardèche se révèle un rigoureux critique du droit qui s'est incarné dans le jugement de Nuremberg. Droit exorbitant, en tout cas nouveau, et imposé par le fait des Alliés, il avait des implications que Bardèche aura été l'un des premiers à voir et à mesurer. Un bon nombre des conséquences catastrophiques qu'il a prévues sont effectivement survenues. Et si nous ne partagons nullement la solution qu'il a en tête -- une Europe indépendante dotée de régimes forts -- nous pouvons apprécier la portée critique de ses observations.

Le texte qui va suivre est donc le livre de Maurice Bardèche, intitulé Nuremberg ou la terre promise, publié à Paris en 1948, il y a donc bientôt un demi-siècle. Il aurait été tiré à 25.000 exemplaires. Au printemps 1952, Maurice Bardèche est condamné, pour ce livre, à un an de prison et 50.000 Francs d'amende; le livre est saisi et interdit à la vente (ce qui ne nous concerne pas puisque nous ne le vendons pas). L'auteur ne passa que quelques semaines en prison. A la suite de cette affaire, Bardèche lance une revue, Défense de l'Occident, qui a publié des textes de Rassinier et de R. Faurisson. Bardèche se range ainsi parmi ceux qui ont permis au révisionnisme de prendre forme et de s'exprimer. Il a donc joué un rôle qui justifie sa présence dans nos archives. Mais le révisionnisme provient d'une réflexion sur la réalité et le statut de l'idéologie qui préside aux représentations de l'histoire; il est totalement autonome et ne doit à ses vecteurs -- ceux qui, à droite comme à gauche, l'ont publié -- que la gratitude due à des services rendus. Il est intellectuellement indépendant des tendances politiques de ceux qui s'emparent de lui ou de ceux qui le combattent. C'est pourquoi il prospère malgré les interdits dérisoires, les censures brouillonnes, les assimilations scandaleuses et les condamnations en chaire

 

« Notre pays, depuis un peu plus de trente ans a

été de drame national en drame national.

- Ce fut la guerre ;
- la défaite et ses humiliations ;
- l’Occupation et ses horreurs ;
- la libération, par contrecoup l’épuration et
ses excès, reconnaissons-le ;
- et puis la guerre d’Indochine ;


 

- et puis l’affreux conflit d’Algérie et ses horreurs des deux côtés ;
- et l’exode d’un million de Français chassés de leurs foyers ;
- et du coup l’O.A.S. et ses attentats,
ses violences, et par contrecoup la répression.

Alors, ayant été, figurez-vous, dénoncé par les

agents de Vichy à la police allemande, ayant échappé deux fois à un attentat, une fois au côté du général De Gaulle

et l’autre fois à moi destiné, je me sens le droit de dire :

il se permet même d'inventer des histoires pour

s'affranchir d'un rôle de Résistant aucune

trace dans les services du B.C..R.A et du S.O E

peuvent attester de la moindre dénonciation

- allons-nous éternellement entretenir saignantes
les plaies de nos désaccords nationaux ?
- le moment n’est-il pas venu de jeter le voile ;
- d’oublier ces temps où les Français ne s’aimaient
pas et même s’entretuaient ?
 
Et je ne dis pas ça, même s’il y a des esprits forts,
par calcul politique,
je le dis par respect de la France. »

 

Georges Pompidou,

président de la république française de 1969 à 1974.

(Neveu du lieutenant Frédéric Pompidou, de la L.V.F.

et blessé sur le front russe.)

 



 

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