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  le blog labrousse.erick par : ERICK

Droit et Devoir de Mémoire deuxième guerre mondiale 1940 1945 LUTTER CONTRE LA RÉHABILITATION DE VICHY OU DE SON ADMINISTRATION DE L ÉTAT FRANÇAIS

la fausse resistance

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Enquête sur la vraie

e résistance de

MAURICE PAPON

La thèse du vichysto-résistant résiste mal aux preuves irréfutables des archives allemandes et du Comité de libération. Accablant.

 


 

 


 

Le président

 

Castagnède lève une pau­pière lourde et jette un regard incrédule vers


Maurice Papon : « La Résistance, déjà... ? » Fidèle à sa technique d'an­ 

 

ticipation - peu


 

payante jusque-là -, l'accusé vient d'aborder un thème prévu pour le mois

 

de décembre,


histoire de mouliner sa thèse du « double jeu ». Serviteur du Maréchal et

 

activiste gaulliste.


« En juin 1941, affirme-t-il lundi 3 novembre, je me suis fait épingler par le

 

gouvernement

 

français pour une affaire de courrier clandestin que j'avais organisé entre  

 

les deux zones. »

 

Le voilà propulsé résistant de la première heure, bien loin de la date du 1"

 

jan­vier 1943,


avancée tout au long de l'instruction ! Trois jours plus tard, l'argument

 

progresse en­core d'un

 

cran : « A partir de fin 1942, je me suis de plus en plus engagé dans la lutte

 

clandestine et, en

 

1944, je servais la Résistance à 95 % ! » Le long défilé des témoins de

 

moralité n'a ap­porté

 

que plus d'incertitudes sur ce sujet. Beau­coup évoquent la qualité de

 

résistant, les mysté­

 

rieux « services rendus », sans pouvoir livrer un seul détail. La sentence

 

du jury d'honneur

 

réuni à la demande de Papon en 1981 témoigne d'un grand flou, en

 

concluant par une belle

 

contradiction. Elle don ic acte à Papon de son affiliation aux Forces

 

françaises

 

combattantes au 1" janvier 1943, mais elle relève que « faute d'avoir été

 

mandaté, par une

 

autorité qualifiée de la Résistance française, pour demeurer à son poste, M.

 

Papon aurait dû

 

démissionner au mois de juillet 1942 ». Ces atermoiements ont conduit les

 

magistrats de

 

Bordeaux qui l'ont renvoyé aux assises en 1996 à estimer qu'« il ne ressort

 

de l'instruction

 

aucune certitude quant à l'appar­tenance de Maurice Papon à la

 

Résistance ». De fait, trois

 

séries

 

de documents, sans comp-ter les louangeuses notations de son supérieur, l

e préfet régional Maurice Sabatier, en octobre

 

1942, renouvelées en janvier 1944, convergent pour anéantir la thèse du vichysto-résistant. D'une part, les rapports allemands, d'avril et de juillet

 

1943, qui décrivent Papon comme un « jeune spécialiste de

 

l'administration, habile et zélé... D'après ses déclarations et ses conver­ 

 

sations privées et publiques, il se définit comme collaborationniste. Il est

 

 

agréable de travailler en commun avec lui ». Confirmation en juillet : « II

 

collabore sans problème avec la Feldkom- ' mandantur.

Il est rapide et digne de confiance. » Un rapport classé « très secret » du

Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) -les services

spéciaux gaullistes - établit en 1945 une liste de 25 000 noms d'«

individus suspects ou douteux », agents de l'ennemi notamment : à la

page 1568 figure le nom de Papon, suivi des trois lettres

 

« col ». Pour « collaborateur ». Enfin et surtout, à l'automne 1944, les

résis­tants bordelais tentent maintes interventions

  auprès du commissaire de la République de Bordeaux, Gaston Cusin,

pour l'affranchir au sujet de Papon et le dissuader de

recycler un se­crétaire général pétainiste.

 

Gabriel Delaunay, 91 ans, grand résistant et patron du Comité de l

ibération (CDL) de Gironde, a confirmé à l'Edj son indignation : « Maurice

Papon était in­connu des groupes locaux de résistants,

 

en contact avec certains fonctionnaires de la pré­fecture : d'après eux,

le secrétaire général n'avait pas bougé le petit doigt en faveur d'un jeune  

homme qui, dans les toilettes, avait écrit "Vive


 

de Gaulle". Après une enquête, on l'avait même livré aux Allemands ! Quand

 

Cusin nomme Pa­pon préfet des Landes, une levée


de boucliers des combattants locaux lui fera faire marche arrière,

 

conservant le titre à Papon, mais en­voyant un autre à sa place, sur le

 

terrain. » Ga­briel Delaunay, aux injonctions

 

duquel Gaston Cusin reste sourd, explose de colère dans une tribune

 

publiée le 30

 

novembre 1944 par la Nouvelle République : « Des fonctionnaires d'au­torité,

 

écrit-il, ont fait

 

des tours de valse, mais ils y étaient si habitués que la tête ne leur a pas  

 

tourné et qu'ils se

 

préparent maintenant aux avancements de choix. D'autres, d'épurés qu'ils

étaient susceptibles d'être, sont devenus épu-rateurs. » Delaunay se

 

souvient de la lutte contre le blanchiment des vichystes

: « A l'initiative d'un groupe local du CDL, nous avions, à l'époque, établi

pour Gaston Cusin un tableau des

fonctionnaires à conserver ou à révoquer, tous notés de 0 à 5, 5 pour "à

promouvoir", 0 pour "à arrêter". Dans notre

étude, Maurice Papon avait eu 1 et ne pouvait rester dans l'ad­ministration.

Le problème, c'est que Cusin avait confié les

dossiers d'épuration à... Papon ! » Celui-ci rédigera d'ailleurs sa propre

notice in­dividuelle

 

pour la Commission nationale

­

 d'épuration, qui, malgré d'incessantes interventions du CDL jusqu'en mars

1945, donnera son ab­solution. Gabriel Delaunay

affirme pourtant aujourd'hui que « la commission d'épuration du CDL de

Bordeaux était

l'une des plus ou­vertes et des plus souples de la France à l'égard des

anciens vichystes, écartant les dénonciations 

 

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siege de la gestapo au Bouscat Boredeaux

 

 

 

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