27 Mars 2011
L ‘Initiative est pour le moment secrète, mais elle fait déjà jaser
dans le petit monde patronal
et politique : le 7juillet (18 heures) à la Maison des polytechniciens
à Paris, doit se tenir la première réunion du groupe » X Sursaut"
Les plus brillants polytechniciens de l’Hexagone sont invités à y participer
à l’initiative de Claude Bébéar ex-patron d’AXA et parrain du capitalisme
français, Bernard Esambert, ex-banque d’Edmond de Rothschild,Gérard Worms,
ex-Indosuez, et Jean Pèyrelevade, ex-Crédit lyonnais. Tous
polytechniciens émérites, évidemment.
La lettre d’invitation explique clairement aux "cher camarades"
le but de ce nouveau groupe Elle porte d’abord ce constat
«Nous sommes subrepticement engagés dans un processus de décrochage qui peut
peut nous conduire, si rien n’est fait,à une situation à terme d’une dizaine d’années, difficilement réversible
(...). Notre pays est simultané ment confronté désormais, au triple
choc des évolutions des technologies, de la démographie et de la
mondialisation, il pourrait, suivant la façon dont il y sera fait
face, précipiter ce qui deviendrait alors notre déclin ou renforcer nos chances
(.....)Cela ne peut aller sans un sursaut immédiat et un renversement de certains choix
Classé X
Après l’affirmation que ce « décrochage » n’est pas dû à la
«contrainte extérieure», mais à des« choix collectifs et
politiques», arrive l’essentiel:
Les réformes sont donc«possibles et urgentes (...). Si tu partages
ce diagnostic et situ penses que l’on peut y remédier,je te propose
de participer à la constitution de ce nouveau groupe polytechnicien."
Le but de l’opération est donc clair: réfléchir à des réformes,- puis
les formuler, et enfin les. vendre à ces «politiques qui mènent la Franco
au « décrochage ».
Pour les férus d’histoire polytechnicienne)
Ce " X Sursaut» rappelle le « X Crise » formé,dans les années 30, par
la fine fleur des X. Ce groupe de technocrates, de patrons,de scientifiques et de politiques
prétendait déjà réformer la France. Ils finirent tous avec PETAIN
Ils vont gouverner la FRANCE et appliquer une politique économique néo classique libérale par répartition.
...
A la libération ils vont négocier leur liberté en déverrouillant l’économie a leur guise.
« Le Canard enchaîné » — mercredi 6 juillet 2005
Monsieur Jean BICHELONNE né à BORDEAUX et mort à LYCHEN (Nouveau
BRANDEBOURG) le 21/1211944
Secrétaire d’état à la Production industrielle du 18/AVRIL 1942 au 21/11/1943
Ministre secrétaire d’Etat à la Production industrielle, aux communications et au Travail du
23111/1943 au 20/août/1944
II sort major de l’école Polytechnique en 1923 avec une moyenne de 19 sur 20,dépassant de
très peu le record du fameux physicien APLAGO sous l’empire napoléonien Sorti de l’X premier
en 1925,11 choisi de faire carrière dans l’administration des Corps des mines.
11 entra à l’École des mines de PARIS en 1928,s’y faisant deux grands amis ; Roger Gaillochet
qui avait également fait l’X et Wladimir Tiraspolsky.
A sa sortie en 1927,11 fut accepté comme ingénieur ordinaire des Corps des Mines à
l’arrondissement minéralogique de NANCY; 11 sympathisa avec Pierre Angot ;Lui aussi
membre du corps des mines, de la promotion 1923,sorti major de polytechnique et nommé à
Metz.
ils entreprendront ensemble une étude « Les bassins ferrifères de Lorraine » qui leur conféra
à l’époque une certaine réputation mais elle ne sera publiée qu’en 1939.
En 1933,le directeur des mines appelle BICHELONNE à PARIS,et 11 est officiellement détaché
de NANCY au ministère des Travaux publics. Il est affecté à la direction du contrôle de
l’exploita don technique des chemins de Fer.
En 1935,11 est secrétaire de la Commission centrale des Machines à Vapeur
En 1936-1937,les cours de sidérurgie qu’il dispense à I’ École des mines de PARIS comme
adjoint de Paul Nicou sont très remarqués.
C’est à partir de cette période que Jean BICHELONNE s’intéresse à X-CRISE association
fondée en 1931 par deux polytechniciens, Gérard BARDET et André LOIZILLON ,de la
promotion de 1922 en avaient eu l’idée et John NICOLETTIS,de la promotion de 1913,s’était
joint à eux.
Ils avaient décidé de créer un groupe de réflexion pour étudier les répercutions alarmantes du
KRACH de la Bourse de WALL-STREET d’octobre 1929 sur Économie Mondiale et d’examiner
quels pourraient être les changements d’ordre économique nécessaire pour éluder la crise.
Ce groupe auquel s’agrégeront de brillants intellectuels comme Jean COUTROT allait prendre
une importance capitale comme centre de réflexion sur Économie.
Le nombre de polytechniciens participants aux travaux ne fit qu’augmenter et,a près avoir été
une vingtaine en 1931. Ils seront 500 un an plus tard.
Leur publication furent d’abord « X-INFORMATION » périodique des anciens de
polytechnique, puis le bulletin d’X-CRISE,en 1933 date de l’accession d’Hitler au pouvoir
BICHELONNE connut évidemment la teneur de ce rapport,mais H assumait alors des fonctions
très importantes pour en prendre la responsabilité. Elles devaient être déterminantes pour
son avenir, et la suite de sa carrière.
En Effet à partir du 1° JANVIER 1937,11 fut l’adjoint du directeur général des chemins de Fer.
Un arrêté ministériel du 15/10/193 7 le chargera de la direction des services techniques du
cabinet du Ministre des travaux publics il avait 35 ans.
En septembre 1939,il fut placé par une affectation spéciale auprès de Raoul DAUTRY pour
diriger son cabinet, ou 11 travailla notamment avec Robert LACOSTE,chef de file des syndicats
des fonctionnaires et Jacques BARNAUD ,un Inspecteur des finances à la direction de la
banque WORMS
Il fera parti de la délégation Française auprès de la Commission d’armistice de l'été 1940
Voici sa politique économique mise en place sous vichy
L’importance d’X-CRISE
Quelques membres très in fluent d’X-CRISE; Roland Boris,Lauis VaIIon,Jules
Moch,Boutihier,Jacques Branger,Jacques Bamaud,Raoul Dautsy,Ernest Mercier,René
Belin, R bert Lacoste,Alfred Fabre-Luce, René Brouille4Auguste Detoeuf,Jacques Rue if, Robert
Gibra4Alfred Sauvy, Charles Spinasse,Jean Coutrot Gérard Barde 4 Gabriel Leroy-
LadurieFréderic Jolio4Aimé Leperq,,Henri Lafond,Jacques Benoit-Mechin,Jacques Leroy-
Ladurie, François Lehideux, Christian PineauAndré Isambert, RogerSeydoux, Georges
Villiers,Pierrè Cosmi, Pierre Pucheu,Hubert Lagàrdelle, Gaston Bergery, François
Perroux,Clément Colson,Henri Michel,Jacques Rueff,René Duchemin, C.G. Gignoux, Jean
Berthelot
FONCTIONNEMENT D’X-CRISE
A l’automne 1936,BARDET demande au normalien René BROUILLET,qui devient ambassadeur
de France et membre du Conseil Constitutionnel, alors assistant de Charles RIST à l’institut
de Recherches économiques et sociales, d’être le secrétaire du Centre Polytechnicien
d’études Économiques dont le siège était 12,rue de Poitiers, il accepta et donna une
remarquable impulsion à l’association, car il estimait que « plus jamais il importait d’unir les
intelligences pour une médita lion sereine des difficultés présentes »
Dans cette perspective, il poursuit trois objectifs:
1°) De demander à des personnalités éminentes de venir exposer leurs connaissances sur les
réalités économiques; Georges Darmois mathématicien et remarquable statisticien, Marc
Bloch, spécialiste de l’Histoire économique, Maurice Halbwachs,sociologue faisant
autorité,Jean Ullmo dont les audaces économiques et ses vues firent sensations,répon dirent
à son appe4d’autres encore dont les exposés furent des sujets de méditation
2°) De réfléchir sur le devenir de l’Économie française pour laquelle plusieurs membres
avaient vu leurs solutions retenues par le gouvernement de Front Populaire.
3°) Faire connaître des expériences économiques étrangères parles conférences. Parmi les
plus notables on citera celles d’Henri Laufenburger pour l’Allemagne,de Phillppe SCHWOB
pour la SUEDE,de Robert DAViE pour l’Espagne.
CENTRE D’ETUDES DES PROBLEMES HUMAINS
En dehors d’X-CRISE comme un satellite cette association rayonne plus profondément dans
les milieux intellectuels que fonda Jean Coutrot celui-ci avec ses amis ,constitua un comité
directeur avec des homes prestigieux ;Alexis Carrel,Aldous Huxley,Henri Focillon, Hyacinthe
Dubreuil,.André Siegfried,René Gillouin qui faisaient honneur à l’intelligence française et aussi
anglaise en raison de la prodigieuse étendue de la culture d’Huxley. II forma avec Teilhard de
Chardin dans une disposition d’esprit qui dépasse les points de vue politiques en
rassemblant tout ce qui est épars dans un moule philosophique et de pensée qui épouse le
totalitarisme.
Les NOUVEAUX CAHIERS
Dés 1930 existait à l’intérieur des formations syndicales de salariés une aile réformiste et
technicienne que l’on remarquait aussi dans le syndicat patronal
Ils créèrent des réunions déjeuner sous l’impulsion d’Henri Davezac à partir de 1933
Or en 1925 une association avait vu le Jour sous la dénomination « Le redressement Français»
et animée par son fondateur l’industriel Ernest Mercier,d’esprit progressiste s’assura le
concours de grands esprits comme Raoul Dautry,Auguste Detoeuf,Hubert Lagardelle,Lucien
Romier( l’écologiste RENE DUMONT écrivait pour le journal de Terre Française de ROMIER) pour propager l’idée du machinisme, en FRANCE de la rationalisation industrielle et du
consensus social. Elle comptera à la fin de 1927,10.000 adhérents et 135 comités en France.
A la suite des manifesta lions du 06/02/1934,place de la Concorde, le groupe des « Nouveaux
Cahiers » décidera d’élaborer un programme économiques qui servira de base au régime de
vichy prolongeant ainsi les objectifs du « redressement Français » qui fut établi par Guillaume
de Tarde, pour une osmose de réflexion et un rapprochement réel se créent entre patron et
salarie pour des syndicats uniques.
La venue des gens comme Gaston Bergery et François Perroux fit que le lancement d’une
revue les Nouveaux Cahiers fut décidé après l’avènement du FRONT POPULAIRE en 1936 et
que le premier numéro parut le 15/03/193 7.
Des « Passerelles » avec X-CRISE lui donnèrent une forte assise jusqu’au dernier numéro
paru en juin 1940.
Or X-CRISE laisse la place au parti de la collaboration afin de prendre le pouvoir de la presse
mais X-crise par sa politique économique contrôle indirectement les journaux de Vichy avec la
bienveillance d’Abetz Otto
Cette politique économique sera une politique de répression contre la résistance par
l’intermédiaire des Répartiteurs économiques dépendant des préfectures.
Les cours militaires regorgent de nombreux jugements qui confirment cet état de fait et même
la famille du Général de Gaulle connaît parfaitement ce problème pour avoir été entendu sur
ces points très particuliers.
De plus Jean Bichelonne va participer à un acte très important de la collaboration en 1942.
Dès Septembre 1942,le chef de I’ABWER, CANARIS, pour préparer l’envahissement de la Zone
Libre par la Wermach4 déjà prévu en raison de l’offensive alliée vers l’Afrique rencontre des
officiers représentant l’amiral DARLAN et le Général BRIDOUX afin de mettre au point une
opération contre les réseaux résistants de Zone libre et surtout contre leurs communications
radio avec LONDRES, qui ne sont pas encore surveillées comme le sont celles de la Zone
occupée. Un accord est passé à partir duquel la zone dite libre et la souveraineté de l’État
Français de Vichy ne sont plus que des fictions diplomatiques.
En effet le gouvernement de VICHY dont le Ministre aux Télécommunications n’est autre que
Jean Bichelonne fournit des faux papiers à une équipe de spécialistes de l’espionnage et de la
radio, un peu plus de deux cinquante personnes les unes de l’ABWEHR,les autres de l’Amt IV
(gestapo) et de la Sipo-S.D.lls sont dirigés par un officier du nom de DERNBACH dont le nom
de code est DONAR.
Les services de DARL.AN et BRIDOUX,pour faciliter linguistiquement et géographiquement
leur tâche,leur prêtent une équipe de techniciens français,à la tête desquels se trouve le
capitaine DESLOGE,dont le nom de code sera le nom de code français de l’opération DONAR
est le nom Allemand.
Celle fois les agents auxiliaires de la GESTAPO sont celle fois des membres de l’armée de
cette idée de VICHY!...
S’il pouvait subsister quelques doutes quant à l’esprit de collaboration de l’état français et
des Ministres qui le gèrent,surtout à partir du milieu de 1942,cette affaire suffirait à les lever.