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  le blog labrousse.erick par : ERICK

Droit et Devoir de Mémoire deuxième guerre mondiale 1940 1945 LUTTER CONTRE LA RÉHABILITATION DE VICHY OU DE SON ADMINISTRATION DE L ÉTAT FRANÇAIS

La Phalange Africaine de VICHY

 phalangiste.jpggardien senegalais au camp du sablou en dordognetirailleur senegalais 1940 collection eric deroo

La Phalange africaine est une unité créée par le gouvernement de Vichy en novembre 1942 pour combattre les forces alliées débarquées en Afrique du Nord alors qu'elles se lancent à la conquête de la Tunisie.Le statut de la Phalange

Ce n’est que le 5 mai, sous la pression du commandant Curnier qui s’était rendu à Vichy pour demander des renforts, que la Phalange est reconnue officiellement sous le nom de « Première Phalange africaine de la Légion des volontaires français ». La Phalange est donc finalement intégrée à la L.V.F. alors qu’à l’origine c’est la Légion Tricolore qui devait lui fournir l’essentiel des troupes. Enfin, par une loi parue au Journal Officiel du 20 mai, les phalangistes sont assimilés aux membres de la LVF avec tous les avantages statutaires de cette unité.

Les Phalangistes se sont donc battus dans une unité qui n’avait ni existence légale ni nom officiel. Pour eux, c’était bien la « Phalange africaine », mais elle était connue sous les noms de Légion impériale, Légion africaine ou Légion des Volontaires Français de Tunisie.


 

Après une gestation longue et difficile, la Phalange africaine, composée essentiellement de Pieds-Noirs de l'Afrique française du Nord1, est finalement envoyée sur le front en avril 1943 où, malgré un comportement honorable, elle recule assez rapidement avec les forces allemandes. La bataille définitivement perdue, les Phalangistes sont démobilisés à Tunis puis livrés à eux-mêmes. Certains, les chefs essentiellement, réussissent à rentrer en France où ils sont comblés d’honneur par le gouvernement de Vichy. Ceux restés en Tunisie vont quant à eux se disperser et essayer d’échapper à la justice.

La Phalange africaine ne doit pas être confondue avec la Brigade nord-africaine ou Légion nord-africaine.

appels aux armes des partis collaborationnistes et sans exigences des Allemands. Au-delà des appels grandiloquents, Vichy n'a pas envoyé en Tunisie les effectifs introuvables qu’il annonçait de façon péremptoire. Il donnait par la même d’ailleurs satisfaction au gouvernement allemand qui, passés les dérapages verbaux de ses représentants en France, notamment Otto Abetz, fit rapidement comprendre qu’il n’avait aucunement l’intention d’accepter l’envoi de troupes françaises en Tunisie. Comme le dit Henry Charbonneau, « Laval a pensé qu’un geste des Français de Tunisie, une force de volontaires, même symbolique, lui permettrait de prouver que l’Afrique du Nord a été envahie par les Anglo-Saxons en violation des sentiments de fidélité de la population française». Ce n’était pas très différent de la petite unité symbolique, et à titre d’essai, qu’a imposée le général Hans-Jürgen von Arnim, le commandant en chef du groupe d'armées allemand en Afrique.Le 8 novembre 1942, les forces armées américaines et britanniques débarquent en Algérie et au Maroc3 (opération Torch). Après de violents combats, essentiellement au Maroc et à Oran, les autorités militaires françaises proclament le cessez-le-feu et conservent le pouvoir en accord avec les Américains qui estiment que c’est la moins mauvaise solution. Aucune force n’ayant été débarquée à l’est d’Alger, les Alliés se lancent aussitôt dans la Campagne de Tunisie mais ils ne peuvent s’emparer de la totalité du pays avant que les Allemands et les Italiens n’y débarquent en force. Les troupes britanniques réussissent à progresser jusqu’à 30 km de Tunis, au-delà de Tebourba, mais, n’ayant pas poursuivi leur effort, les Allemands parviennent à les contenir. Finalement, le 10 décembre, le front se stabilise globalement au niveau des cols de la ligne dorsale de la Tunisie, à l'est de la ville de Medjez el-Bab.L’annonce du débarquement tombe en pleine session du 6e Congrès du Parti populaire français à Paris où se trouvent d’ailleurs tous les délégués d’Afrique du Nord. Jacques Doriot s’écrie aussitôt « Constituons la Légion d’Empire, la Légion impériale pour défendre la France ». Plusieurs réunions sont aussi organisées à Paris avec les autres partis collaborationnistes pour demander la création d’une Phalange africaine destinée à aller secourir les populations d’Afrique du Nord. À ce moment, les Allemands estiment eux aussi qu’il faut créer une Légion impériale sous la direction de Joseph Darnand, chef du Service d'ordre légionnaire (SOL) et ils vont jusqu’à exiger, le 18 novembre, de « déclarer la guerre immédiatement à l’Amérique et de lever des légions impériales pour combattre en Afrique ». Par un discours tardivement diffusé le 20 novembre, Pierre Laval accepte le principe d’une légion mais refuse une déclaration de guerre. Les engagements commencent à être reçus au siège de la LVF et suite à un discours de Darnand un communiqué précise que les adhésions et demandes de renseignements des deux zones doivent être envoyées à l’Hôtel de Lisbonne, à Vichy. Le général Edgar Puaud, inspecteur de la LVF et commandant supérieur de la Phalange communique à Darnand une liste de soixante officiers d’active prêts à partir. Les hommes de la moribonde Légion tricolore s’impatientent aussi dans leur garnison de Guéret mais la France ne demande le 9 décembre qu’une autorisation pour quinze officiers ; finalement, ils ne seront que six à arriver à Tunis le 28 décembre.

La mission militaire française envoyée en Tunisie a pour instruction de se mettre aux ordres du Résident général, l’amiral Esteva, puis, le cas échéant de l’officier commandant supérieur des troupes de toutes armes en Tunisie. Sa mission, définie par l’amiral Charles Platon, est d’encadrer les troupes encore fidèles, de faire entrer dans l’obéissance les troupes égarées et de recruter sur place des contingents français ou indigènes.
Elle est composée des officiers suivants :

  • Christian Sarton du Jonchay, commandant de l’armée de l’air

  • Pierre Simon Cristofini, chef de bataillon de l’Infanterie coloniale

  • Henri Curnier, capitaine d’Infanterie

  • Roger René Euzière7, lieutenant de Cavalerie (Spahis)

  • Daniel Peltier, lieutenant de Cavalerie (Spahis)

  • Henry Charbonneau, sous-lieutenant d’Infanterie.

En fait seuls cinq d’entre eux vont se consacrer uniquement à la Phalange. Le lieutenant-colonel, du Jonchay étant nommé dès son arrivée directeur de cabinet de l’amiral Esteva et Préfet de police, c’est le lieutenant-colonel Cristofini qui le remplaça à la tête de la Phalange.Le général von Arnim, le nouveau commandant du front tunisien, ayant admis la création d’une petite unité symbolique, et à titre d’essai, un bureau de recrutement est ouvert à Tunis le 1er janvier 1943. Le lieutenant-colonel Cristofini fait d’abord appel aux groupements nationaux, le Service d'ordre légionnaire, le Parti populaire français, les Chantiers de la jeunesse française, les Compagnons de France, mais, à l’exception du S.O.L., les autres se cantonnèrent dans leur mission originelle de garde des points névralgiques, de protection des campagnes, les points de communication et empêchent les pillages. Malgré toutes les démarches et les promesses d’avancement en grade, il y a peu de candidats et il faut faire appel aux Tunisiens pour former cette compagnie. Il semble que cet échec soit en fait celui du lieutenant-colonel Cristofini car, après son départ, la situation s’améliora nettement.

Comme il n’y a aucun chiffre officiel connu, les évaluations du nombre de combattants engagés dans la Phalange varient selon les auteurs. Pour Robert Aron, ils étaient cent cinquante, pour René Pellegrin trois cent trente et, enfin, pour Henry Charbonneau quatre cent cinquante. La seule chose certaine est que le chiffre de Robert Aron est très largement sous-estimé puisque l’on sait qu’il y eut deux cent douze combattants engagés. On ignore aussi si dans ces chiffres est englobée la centaine de Tunisiens qui, au moins pendant une certaine période, se sont engagés ou ont été reversés par les Allemands dans la Phalange (ces Tunisiens de la Phalange ne doivent pas être confondus avec les Nord-Africains du Sonderverband 288 de l’Abwehr qui ont été engagés uniquement en Tunisie).

Compte tenu des circonstances, la sélection n’est pas très regardante et l’on trouve un peu de tout dans la Phalange : des jeunes, des vieux, des éclopés, des officiers, des sous-officiers, des instituteurs, des professeurs, et aussi toute la classe de philosophie du lycée Carnot de Tunis. La plupart étaient des militants ou des sympathisants des partis collaborationnistes ou des membres des diverses organisations créées par Vichy. On est donc quand même loin des « cent cinquante va-nu-pieds, syphilitiques et avariés de toute espèce » de Robert AronLa fuite en métropole

Les officiers de la Mission militaire en Tunisie, ainsi que le capitaine Dupuis, ont fait le choix d’un retour avec un avion allemand depuis le cap Bon, bien qu’ils aient été avertis par les Allemands des risques encourus ; les avions sont en effet très rares et soumis, surtout après le décollage, au tir des navires de la flotte et à la chasse alliée qui a la maîtrise totale du ciel.
Pour se rendre au cap Bon depuis Tunis, les officiers vont faire appel aux voitures de police qu’ils attendent longuement à la Résidence de France ; c’est là, raconte Henry Charbonneau, qu’il a rencontré tout à fait fortuitement 
Alexandre Sanguinetti, un « vieux copain » de l’Action française, qui lui a proposé de l’aider à s’enfuir, ce qu’il a refusé. Partis de Tunis dans la soirée du 7 mai, ils n’arriveront au cap Bon que le lendemain matin. Les départs n’ayant lieu que la nuit, ils passaient la journée dans la ferme d’un colon voisin et revenaient se cacher la nuit dans des grottes près de la piste, pour se protéger des bombardements, dans l’attente d’un hypothétique avion. Ce n’est que le 11 dans la nuit qu’ils embarqueront dans le dernier avion, sans toutefois le capitaine Peltier qui, au dernier moment, préféra rester chez le colon. Après deux heures de vol, ils atterriront à Capoue d’où ils gagneront la France.
À l’exemple des officiers, deux Phalangistes sans grade vont réussir à prendre un avion italien à l’aérodrome d’El-Aouina
(Aéroport de Carthage) mais il atterrira en flammes en Sicile ; l’un des Phalangistes fut brûlé vif, l’autre réussit à gagner le dépôt de la L.V.F. à Guéret le 20 juillet. Il n’est pas impossible enfin que quelques Phalangistes aient réussi à gagner la Sicile à bord de petits bateaux de pêche, comme l’ont fait beaucoup d’Allemands et d’Italiens.
Arrivés en métropole, les rescapés du désastre reçurent un accueil enthousiaste des autorités françaises et plusieurs furent décorés, par l’État français de Vichy ou par les Allemands. La défaite de la Phalange ne leur ayant pas fait perdre leurs convictions politiques, la plupart continueront leur combat au sein de la Milice, de la LVF ou de la Waffen-SS, voire des services spéciaux allemands, jusqu’à la fin de la guerre.

Les phalangistes faisaient régner la terreur en Dordogne

Sud ouest Dordogne
 

En 1944, une unité de supplétifs nord-africains encadrée par des truands est venue traquer les résistants en Périgord. Patrice Rolli consacre un livre à cet épisode peu connu

humilier la population. Début 1944, en Dordogne, on a appliqué les méthodes des grandes compagnies de soldats du Moyen Âge." Patrice Rolli, historien et ethnologue, raconte dans un nouveau livre (1)l’histoire de la phalange nord-africaine envoyée par la Gestapo dans le département pour traquer les résistants. Une unité de triste mémoire que les anciens Périgordins avaient baptisé du terme de "bicots", venu des coloniaux.

Cette unité d’une cinquantaine d’hommes était basée à Périgueux face à la Kommandantur, dans le bâtiment qui abrite aujourd’hui la BNP. Elle était composée de supplétifs d’origine nord-africaine, recrutés dans les quartiers populaires de Paris et encadrés par des truands notoires, et notamment d’Henri Lafont. Celui-ci fut proche de Pierre Bonny, un policier aux origines périgourdines qui fut responsable de la Gestapo française et dont Guy Penaud a retracé le parcours il y a quelques années.Un champion de football

Patrice Rolli, qui a entrepris depuis plusieurs années de collecter la mémoire des derniers témoins de la Résistance et de l’Occupation en Dordogne, avait souvent entendu parler de ces "bicots" dans le Mussidanais. Ce sont ces supplétifs employés par la Gestapo, qui étaient venus semer la terreur dans le secteur et notamment y massacrer 52 personnes en juin 1944.

Depuis, il a écumé les archives dans toute la France pour trouver des éléments sur cette étrange unité. Cette phalange avait été créée en janvier 1944 avec 300 hommes, divisés en cinq sections : deux ont été envoyés à Montbéliard, deux en Corrèze et une en Dordogne.

L’unité basée en Périgord était commandée par un ancien champion de football, Alexandre Villaplane, qui avait été capitaine de l’équipe de France en 1930. Il a, par la suite, sombré dans la délinquance. "Ces hommes avaient une carte de la police allemande et tous les droits. Ils étaient là pour détruire la Résistance. Ils ont participé à la plupart des exécutions à cette époque dans le département : à Brantôme, Mareuil, Eymet, Sigoulès, Les Piles…"

Ces supplétifs étaient encore plus craints et haïs que les autres unités d’occupation ou de collaboration intervenant sur le terrain. Ils employaient la torture et n’hésitaient pas à piller sur leur passage. Plusieurs milliers de familles périgordines ont subi leurs exactions durant les six mois de leur présence. Le livre de Patrice Rolli retrace leurs actes avec une terrible précision sortie des archives de la police, de la justice militaire ou des départements.Exécutions à la Libération

"Ils n’avaient aucune origine locale donc aucune retenue." Ce qui ne les a pas empêchés, alors que le vent tournait, d’essayer de se faire recruter par la Résistance pour échapper à l’épuration. Beaucoup furent exécutés autour de la Libération. Les rescapés ont été jugés en 1947 et obtinrent des peines de prison plutôt clémentes.

Patrice Rolli prépare aussi un ouvrage sur ces supplétifs au niveau national, cette "militarisation de la pègre et son alliance avec le système nazi sous l’Occupation".

 

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S
Intéressant je ne connaissais pas cette partie de notre histoire
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